mercredi 25 novembre 2009

Scène 3 - En suivant une inconnue

Je l’ai rencontrée dans l’métro. J’ai pas compris au début ce qu’elle me voulait, sérieusement. Et puis très vite, c’est devenu évident, avec ses yeux pétillants, son r’gard de travers.

Je l’ai suivie jusqu’à chez elle. Elle m’a fait entrer. C’était plutôt le genre cosy. Bien rangé. Elle m’a proposé un verre. Je l’ai aspiré d’un trait. J’avais encore la soif, mais pas vraiment de ça. Je l’ai vite attrapé d’ailleurs, et elle m’a emmené dans sa chambre. Là t’imagines pas la faim, la dalle que j’avais. On s'est j'tés sur son lit. Et elle en voulait un max aussi, c’tait clair. J’ai fait ça proprement, je l’ai embrassé, j’ai profité de tout ce que je pouvais avant de plus pouvoir faire autrement que baisser mon froc. Et là qu’est ce qu’elle me dit? Qu’elle veut pas. Elle demande de faire ça qu’avec mes doigts. T’imagines pas la frustration. Alors je l’ai prise là comme ça dans ma main, elle a miaulé comme pas possible. Et moi j’ai attrapé ma queue comme je pouvais, avec mon autre main. Je préfère quand c’est moi qui l’fais. Je l’ai branlé comme ça pendant un moment. Au début sérieux, je trouvais ça nul, j’le faisais à moitié, avec mépris. Mais au bout d’un moment, j’ai ma tête qui s’est mise à vriller, ça doit être son parfum qui m’a tourneboulé total. Elle s’agitait doucement là dans ma main, je pouvais en faire ce que je voulais de cette fille. J’crois même qu’elle aurait cédé si j’étais revenu à la charge entre ses cuisses. Au lieu de ça j’ai joué l’ jeu, je l’ai pénétré qu'avec mes doigts, un, puis deux, puis trois, ca s'arrêtait pas. Et son sexe me happait de plus en plus loin, j’ai bien cru que le bras allait y passer. Non j’rigole. Enfin, elle en voulait toujours plus, et moi ma queue chauffait, je suis venu directe à son premier gémissement. Je me suis essuyé et après j’y suis allé avec la langue. Elle a trop aimé ça. Elle a commencé a gueulé et ça ne s’est plus arrêté pendant trois quart d’heures. J’ai tenu la rampe comme ça, elle dégoulinait. Moi ma queue forcément est revenue à la charge à un moment. Ca a commencé à me mordre bien fort entre les cuisses, j’ai repris l’affaire dans ma main, mais là il m’en fallait plus. J’ai du m’énerver un peu j’crois. Elle s’est redressée, et c’est à ce moment là qu’un type est entré. Oh t’imagines pas. J’ai cru que c’était son mec, et que là ça allait partir en couille. En fait le mec est resté un instant sur le pas de la porte de la chambre, sans expression ou peut-être un peu surpris quand même, puis il m’a regardé, et s’est approché de nous. D’un coup il a mis sa main sur ma queue, j’ai pas aimé. Je lui ai dit de reculer. Puis j’ai ressenti la pression dans ma queue, ça voulait sortir depuis d’ta l’heure. Il est revenu, et je sais pas, je l’ai laissé faire. Il s’est agenouillé et il m’a gobé direct. Ma queue s’est retrouvée dans sa bouche. C’était chaud, c’était ce que je voulais depuis le début. C’était pas mal, je t’assure. Et le mec a commencé à me toucher au niveau des bourses, et dessous, et me caresser avec sa main, j’ai commencé à me laisser aller. Je me suis retourné vers la fille, son sexe, et j’ai remis mes doigts dans sa chatte, et on est restés comme ça tous les trois. Lui qui me suçait, elle qui gémissait. Ca a duré un peu, le mec m’a pas fait partir tout de suite. J’ai tenu un peu dans sa bouche, et d’un coup c’est monté. Elle m’a suivi à quelques secondes près, j’ai senti son sexe se refermer d’un coup sur mes doigts. Quand je suis parti il faisait nuit. Normal c'est l'hiver, ça tombe vite. Ils m'ont proposé de revenir. J'ai pris leur numéro. Je sais pas si je vais y retourner. Ils sont un peu barrés quand même.

mercredi 18 novembre 2009

Scène 2. Le campus en été


Elle s’arrêta de respirer, crispée sous la couverture rugueuse, maintes fois lavée. A l’affût des bruits extérieurs du campus, elle n’entendit que les cigales. Elle laisserait la fenêtre ouverte pour ce soir et profiterait des quelques degrés de moins de la nuit. Le moindre filet d’air était béni depuis que l’été battait son plein. Elle jeta un dernier coup d’œil à la chambre avant de fermer les yeux. La décoration surannée, le papier peint beige et orange, rappelait vaguement l’idée des années 60. Le mobilier au contre-plaqué rogné, offrait le loisir de penser à toutes ses étudiantes qui avaient vécu dans cette chambre. A leur décision d’être studieuse, aux petits-amis qui étaient montés ici en cachette… Sa montre indiquait les deux heures passées. Elle décida de s’immerger lentement dans la fatigue.

Elle se releva tout à coup. Certaine d’avoir senti une présence sur sa nuque ou son épaule. Elle regarda autour d’elle. Combien de temps avait-elle dormi ? Moins d’une heure sans doute… Oui, moins d’une heure. Il n’y avait personne. Elle n’était pas certaine. L’appréhension la gagna malgré tout, elle grimpa même sur son lit, comme un animal vorace. Elle s’en protégea instinctivement en tirant le drap sur elle. A cet instant elle sentit deux mains saisir ses poignets au vol, deux autres ses pieds, et une masse entière lui couper le souffle. Elle hurla. Enfin, elle le voulut, de toutes ses forces, mais rien ne sortit. Un linge mouillé lui obstruait la bouche. Elle se débattit. N’arrêta pas. N’arrêta plus. Elle entendit les ressorts se moquer. Les meubles stridents s’éloigner dans la bagarre. Puis ses muscles chauffèrent, et ses bras, et la lourde et l’épuisement redouté… ses mouvements ne formèrent plus qu’une vague désespérée. On retira le drap.

Penchée sur son visage, une fille aux cheveux blonds bouclés, aux yeux verts brillants dans la nuit rouge, la dévorait des yeux. Elle regarda en arrière une grimace aux cheveux bruns et courts. On lui enleva le linge de la bouche et l’attrapant par le menton, on la bâillonna. Elle eut un sursaut de forces nouvelles… mais les deux filles appuyèrent ensemble sur son corps, et la douleur fut intense à ses poignets. Ses pieds bougèrent à peine, toujours immobilisés dans des doigts puissants. Elle tenta de protester à travers le bâillon.

La blonde la fixait dans les yeux, avec une bouche railleuse, elle la regardait comme une chatte au dessus de sa proie. Curieuse et gourmande. Elle tira un ciseau de sa poche arrière et découpa le t-shirt qui la séparait de la peau. Après cela, il n’y eut plus de calme. Ses boucles blondes s’abattirent sur elle. Elle embrassa et lécha frénétiquement, avant de longer dangereusement la ligne des seins et du ventre. Puis elle se redressa sur ses genoux, presque câline. Elle mit deux doigts dans sa bouche. Ses yeux fixes, elle plongea sa main dans le boxer de sa prisonnière, qui se cambra dans un dernier effort. Mais son corps ne tint plus. Ses muscles tétanisés répondirent à peine. Elle se laissa tomber. Elle distingua les dents de sa deuxième geôlière, découpées par ce qui devait être un sourire. Celle-ci, tirant une corde, l’enroula autour des poignets et s’assura rapidement de la fixation sous le lit. Elle desserra alors son emprise et passa largement ses mains sur le buste et les seins, avant de venir se repaître du corps épuisé.

Tandis que la première la pénétrait d’un mouvement régulier et presque trop rapide, la seconde l’enveloppait et l’étourdissait de caresses, de baisers. Elle ne bougea plus et, malgré elle, la chaleur la piégea dans les prémices du plaisir. Son sexe devint réceptif au mouvement répétitif et décidé. Le feu monta à ses joues, sa bouche s’ouvrit pour rattraper les battements du cœur qui s’emballait déjà. Son corps se déplia brusquement. Une autre fille vint se coller à la deuxième. Elles se partagèrent la peau, ne se disputaient rien. Sur le lit, trois charognards besognaient sur un animal à demi-mort. Ou était-ce trois parques qui l’emportaient. Elle sentie une surface humide et râpeuse lui caresser l’intérieur des cuisses. Une langue, puis une autre commença à parcourir ses chairs vives. Un frisson se fraya des reins jusqu’à sa nuque. Elle ferma les yeux. Sa bouche fut prise par une autre. Sa tête entière fut absorbée par des mains immenses. On attacha un bandeau devant ses yeux. Elle lui sembla être perdue plus encore. Des seins venaient parfois se cogner contre le bord de ses lèvres. Elle se surprit à en frôler plusieurs de sa langue, et de la mêler à d’autres. Elle fut pénétrée à nouveau, par des doigts souples et élastiques cette fois. Une langue fourmilla sur son sexe au même moment. Elle se cambra à l’augmentation de la cadence. Pour protester ou parce qu’elle en demandait plus. Tous ses gestes de défenses lui paraissaient confusément comme des aveux. Et quand les doigts devinrent implacables, elle sentit la chaleur l’étouffer, le frottement abrasif du drap qu’elle ne supporta plus, qui grillait son dos et ses épaules, qui grillait sa peau, et l’humidité qui la gagnait, qui coulait. Elle eut soudain la sensation de tomber infiniment dans le matelas puis de s’élever. Plus rien n’avait de substance. Elle-même ne fut plus qu’un plaisir hurlant, doux et terrible, jusqu’à l’extinction de sa voix. Jusqu’à son extinction propre.

Dans la lumière obscure, les trois ombres glissèrent hors du lit. Entre ses yeux mi-clos elles lui semblèrent flotter, l’une vers la porte, l’autre vers la fenêtre, la dernière sous le lit. Elles disparurent. Et elle, sombra dans la nuit.

dimanche 15 novembre 2009

Scène 1 - La vendeuse

Une voix m’appela en cabine d’essayage. Je m’arrêtai devant le rideau blanc et demandai si la cliente avait besoin d’aide. Un corps m’empoigna par derrière, une main et un tissu sur la bouche, une odeur âcre emplie soudain mes narines. Je me raidis, réussissant à lever un bras pour me dégager. Mais déjà je basculai dans la cabine, et tombai nez à nez avec mon visage terrifié dans le miroir. Un homme en noir me tenait comme un insecte. Il me semblait avoir mille bras. Ses yeux bleus sur moi me glacèrent.

Sans prévenir mes jambes flanchèrent. Je m’évaporai, étrangement consciente pourtant. Toute envie de lutte m’avait abandonné. Il retira sa main. J’entendis une voix au-delà du rideau. Elle parlait à mon agresseur.

L’individu me plaqua alors contre le mur, attrapa sous ma jupe l’élastique de ma culotte et la baissa à terre d’un geste. Il se releva dans le même mouvement, pris mes cuisses en me soulevant contre lui. Je sentis ses hanches se coller contre moi, et son membre dur pénétrer. Dans ma tête un « non non… » résonna, lointain, irréel. J’encourageais cette voix à sortir, mais elle resta inaccessible. Elle s’éloigna bientôt et rien ne sembla plus exister.

Puis, venue de la pénombre, battement après battement entre mes hanches, je sentis mon cœur se gonfler, ma gorge se déployer et s'offrir. La chaleur montait jusqu’à mes seins ballotants lourdement sur ma poitrine. Le déplaisir était maintenant grisant. Mes mains machinalement le repoussèrent encore, bloquées contre sa poitrine. Mais je ne comprenai plus ce geste, incohérent avec le reste de mon corps possédé. Et je cédai bientôt à l’envie du tissu noir.

Je traçai les lignes maitresses de mon ennemi dans la lumière aveuglante. Mes bras s’animèrent, mon dos sembla se tordre comme un serpent. Je glissai entre le mur et lui. Et lui, qui cognait, qui s’entêtait entre mes cuisses. La cadence était brutale et je l’accompagnai parfois dans d’étranges secousses. La chaleur s’insinua dans mon sexe remplie, ma nuque fut parcourue de frissons terribles, mes bras, mon ventre de démangeaisons, toujours plus intenses. Soudain plus rien ne compta que lui et je ne lui refusai plus rien. Ni les soupirs, ni les caresses. Ma tête tombait sur lui, puis se renversait soudainement dans des cris de plus en plus profonds.

Ma bouche gonflée de mots inaudibles, ma langue en cherchant une autre. J’avais une soif interminable sur les lèvres. Il baissa le bas de son masque et se pencha sur moi. Ses lèvres étaient douces, son visage imberbe, sa langue était forte et précise. Son baiser, vaste et sûr. Je fus absorbée par lui jusqu’à la montée d’un orgasme destructeur. Un orgasme qui n’eut pourtant pas de fin. Et la fatigue ne sembla jamais vouloir l’emporter. Il mit sa main sur ma bouche, et je le mordis comme un animal. Il retira vivement sa main et me gifla. Un second niveau de plaisir s’ouvrit entre mes cuisses. Et je tombai dans une mort divine, laissant mon corps à la merci des pulsions de la chair et de la bestialité. L’orgasme me prit, sans que je sache, sans que je ne le veuille ou n’en veuille pas. Il m’écroua simplement contre le mur.


Groguie, je distinguai mal à travers la lumière aveuglante. Je laissai mes mains découvrir l’inconnu qui me tenait maintenant à bout de bras, le souffle coupé sur mon cou. Sous ma paume deux formes tendues, deux formes rondes. Un tourbillon m’emporta, je ne compris plus.

Il me relâcha. Parla à son complice. J’en profitai pour passer ma main sous le tissu noir et découvrit deux seins. Une fille. Il ou elle mit sa main sur la mienne et la guida dans son pantalon. J’enveloppai son sexe. Une fille avec un sexe de garçon. Je fis couler la peau douce de son sexe dans ma paume, et plongeai mon regard dans les deux nappes bleues de ses yeux. Il se rapprocha et m’embrassa de nouveau, et ma main instinctivement vint trouver le sein curieux et tendre. Nous restâmes ainsi enivrés par ce baiser. Mes lèvres fourmillaient, sa langue voulait me lécher toujours plus.

Il m’assit sur le fauteuil rouge, et glissa sa tête entre mes jambes. Il lapa petitement mon sexe humide et chaud, comme une friandise. Je fus étonnée de sentir le plaisir revenir si vite. Et je m’enfonçai dans le fauteuil pour m’offrir plus encore. Il se mit alors à lécher plus largement la fente des petites lèvres déjà bombées. Puis sa langue se mit régulièrement à aller et venir de mon clitoris à l’entrée de mon vagin. Il intensifia la pression sur mon clitoris. Et je chavirai dans une spirale sans issue.