lundi 8 avril 2013

Scène 28 - Le spleen du chasseur ( partie I )


Dans le chenil, les invités particuliers défilent. En couple ou seul, ils lisent les petites fiches accrochées aux barreaux. J'ai vu deux soumis partir avec un couple. Un autre avec un habitué emmailloté tout cuir. Le gars est un old-fashion jusqu'à la casquette, le cul à poils qui prend l'air. Il a choisi une chaîne lourde et un collier épais pour le mignonnet petit soumis qui a rampé hors de la cage jusqu'à ses pieds. J'ai eu quelques frissons en imaginant la trempe qu'il allait recevoir.  

 On ne s'attarde pas trop à lire ma fiche. Dans mon coin, je spleen un peu, la tête entre les jambes à fixer le sol de béton et sa poussière.

Claquent des talons. Une maîtresse. Je n'arrive pas à deviner qui se cache derrière le rythme des pas qui s'approchent de nos cages. Tous les soumis se sont redressés, montrant leurs torses nus et rasés de près, leurs shorts blancs déjà souillés par l'attente dans la cagette étroite.  De mon côté, je n'ai pas envie de jouer le chiot. Du coin de l'oreille, j'entends juste sa voix. C'est une voix qui réchauffe et qui brûle en même temps. Machinalement je secoue la tête pour me libérer l'esprit. Pourtant lorsqu'elle parle à l'un d'entre nous, je suis repris par ses murmures. La voilà maintenant au niveau de mon voisin de clapier. Je vois sa main ornée d'une bague dorée alors qu'elle tend une coupe de champagne. Elle s'amuse d'un détails sur la tenue du soumis. Les rires qu'elles égrènent semblent perler autour de ma cage. Autour de moi, s'installe de nouveaux murs, transparents, qui m'isolent du reste du monde, dans un silence assourdissant. Le silence qu'on entend avant un cri étranger. Dans ce moment suspendu juste avant la tombée de la première goutte de pluie, tout s'arrête brutalement quand j'entends claquer son imposant bracelet contre le barreau de ma cage.  Mon visage tourné de côté, se dérobe à elle. Je ne bouge pas, je ne veux pas bouger. J'ai terriblement peur, et je ne sais pas pourquoi.

- Tu ne donnes pas beaucoup de détails sur ta fiche. Tu seras un peu plus précis tout à l'heure si je te prends avec moi cette nuit ? me demande-t-elle ?

Je ne réponds pas. Je me recroqueville sur moi. Je ferme les yeux. 

- ... et tu n'as pas l'air très bavard, ajoute-t-elle d'un voix amusée. Je ne suis pas certaine de ce que signifie ton attitude, mais si tu veux bien venir avec moi, sors de ta cage.

Je résiste mentalement, mais mon corps me trahit, obtempère et m'emmène entre ses jambes. Mes bras tremblent. Je claque un peu des dents. Ma force se dérobe, mon cul se pose à terre plus lourd qu'une pierre. Alors qu'elle recule d'un pas, je n'arrive pas à me lever. 

Je l'entends aller chercher mon collier et ma laisse. 

Elle parle avec l'homme qui distribue les accessoires. Elle a choisi une muselière à double liens. S'accroupissant auprès de moi, elle me dit :

- Avec ceci tu n'auras pas à trop culpabiliser du traitement que tu m'imposes. Pour un soumis c'est un peu le monde à l'envers. Mais regarde si je dégrafe là, tu pourras à nouveau me parler. Magique!

Alors qu'elle enfile la muselière sur ma tête, elle continue :

- Il va falloir la lever ta tête, maintenant, j'ai besoin de passer cette lanière là dans ta bouche.

J'ouvre la bouche, je déglutis mon peu de salive. Elle place la longe dans ma bouche, et je lève les yeux vers elle, des yeux mouillés. J'ai un sentiment confus. Sans émettre aucun commentaire, elle me lance quelques regards à la dérobade, continuant à ajuster le mors qui gêne mon articulation. Puis levant mon menton, elle finit de poser mon collier.

- Voi-là. Je crois qu'avec ça, nous sommes prêts pour la soirée. Lève-toi maintenant. Nous y allons.

A deux pas d'elle, la tête basse, je la suis. Sous mes paupières, je vois les gens qui attendent encore dans le vestibule. Ils nous regardent passer. Il y en a un qui nous pointe du doigt là-bas. Un coup de longe m'empêche de dévisager trop longtemps l'invité. Elle m'attrape soudain la mâchoire et me parle alors dans les yeux d'un ton sec.

- Je me suis pliée à quelques concessions, mais maintenant il va falloir te rappeler qui tient la laisse et qui la subit. Je te laisse marcher debout, mais si tu traines trop je vais te donner des raisons de trainer à terre toute la soirée. C'est compris ? Maintenant tu avances, tu restes prêt de moi, collé à moi.

Impressionné, je secoue la tête frénétiquement.

Nous entrons. Le brouhaha et la musique m'agressent un temps après tout ce silence à attendre dans le chenil. Dans la salle principale les invités sociabilisent les uns avec les autres. Ma maîtresse se prête à plusieurs salutations légères, avant de rejoindre le bar et de tirer ma laisse pour me signifier de me mettre à ses pieds. Je moisis un peu le temps que le serveur prenne sa commande. Dans la salle d'à côté j'entends la musique et les basses qui tambourinent. Les gens qui en sortent sont en sueur, et la plupart rejoignent eux aussi le bar. Dans les canapés au centre je vois un groupe de soumis avec leurs maîtres et maîtresses. Dans le fond de la pièce, je devine l'agitation d'un autre groupe autour d'un homme et d'une femme qui baise sauvagement en pleine lumière. 

Ma maîtresse se précipite soudain, ne manquant pas de tirer sèchement sur ma laisse, en faisant claquer sa langue. Elle a repéré un ami à elle, qui nous emmène vers la salle au contrebas. C'est une salle plus sombre, ornée de miroirs, où les lumières de deux boules à facettes viennent s'exploser en pluie d'étoiles qui se répètent à l'infini. Ma maîtresse s'installe dans un canapé de cuir fatigué, aux accoudoirs larges, sur lesquels je viens m'asseoir. Elle me lance un regard moqueur, m'attrape fermement par la nuque, et comme si j'étais un chaton balancé dans le vide, m'entraîne joue au sol. Se déchaussant, elle écrase mon visage de son pied. Alors que j'ai vaguement l'impression de perdre toute sensation dans ma joue, tant le sol est froid, je ne me peux pas m'empêcher de me délecter du parfum fuselé que dégagent ses bas. 

Tirant sur ma longe, elle me remonte le long de ses jambes. Je mâchonne mon mors qui commence à me blesser au coin des lèvres. Elle m'installe net, assis à son côté.  

Pendant que ma maîtresse discute, j'engage des petits rapprochements. Je frotte mon épaule contre son mollet. Quand elle passe sa main sur mes épaules noueuses, je réclame une autre caresse en posant ma tête à proximité de sa main. Elle passe alors sa main dans mes cheveux, sur mes lanières de cuir. Je remarque qu'elle commence à me couver de multiples regards, distants, puis, séducteurs, intéressés. J'ose un baiser sur sa jambe. Sans rompre sa discussion elle m'enlève ma muselière. Après avoir ajusté le serrage de mon collier,  elle me caresse le visage de toute sa main, que je lèche reconnaissant. Grattant dans mes cheveux, elle me presse maintenant à nouveau contre ses jambes, attrape ma nuque comme si elle pouvait ainsi la manger. 

Depuis que j'ai senti le parfum ténu de ses bas, j'ai envie d'y retourner. Je lorgne entre ses cuisses. J'aimerais y monter. J'ai des scrupules respectables. Je m'agite. " Il faut rester sage. Rester là sans bouger. " me dis-je. Fier de ma conduite, je jette un regard à ma maîtresse. J'hésite encore, je me frotte contre sa main. Je minaude. Elle me fait boire dans sa coupe et je suis tout ravi. Elle se régale de mes petites simagrées, et répond parfois à mes glapissements par une grosse bouche en coeur.  

Elle porte une jupe de satin noir, des bas à gros pois éparses entre lesquels j'aime deviner sa peau. Elle porte aussi, un bustier, sobrement orné de quelques paillettes noirs. Ses épaules sont couvertes par une veste courte, très ajustée à la taille. On y trouve cousus, de discret motifs floraux dorées, un col haut presque militaire, qui semble vouloir renforcer son statut de domina. Ses lèvres sont très charnelles.  Le rouge carmin qu'elle a choisi en amplifie la sensualité. Les ombres de ses paupières renforcent un regard qui d'un instant de franchise, de tendresse, peut devenir incendiaire ou intransigeant. A mesure qu'on l'aime, on le redoute. Le profil de son nez me plonge dans une admiration contemplative, et lorsque j'en parcours la ligne, qu'il m'amène à son front, j'éprouve un certain regret à être dans ma position. Je n'ai pas décrit ses cheveux. Je ne me suis pas décrit ses cheveux car ils m'arracheraient encore plus d'aveux dans ce moment où je devrais en profiter, et jouir de ma liberté. Ils sont longs. Dans l'obscurité de la pièce, j'en devine encore les rayons. 

Rigoureuse, elle empoigne soudainement ma gueule, me manipule à sa guise, en me regardant sous tous les profils, avant de dire :

- Mais où est-ce que tu as fiché ta tête ? tu es tout noir partout. 

Sortant un mouchoir blanc, et l'humectant de sa salive, elle me débarbouille. Sa mine est grave, elle ne regarde pas dans mes yeux. On dirait qu'elle est à ce moment avec un autre souvenir. Un souvenir douloureux.

Puis d'un éclair, claque un baiser. Elle vient de m'embrasser. 

Cette fois fichant ses yeux dans les miens, elle ouvre à demi ses lèvres et me dévisage. Dans ses yeux je vois les passages de nuages affamés et ravageurs. Entre ses mains j'ai l'impression d'être éventré. L'appréhension s'empare de mon corps, je tremble à nouveau de fébrilité.

- Je crois qu'il est temps que je t'emmène. Il n'est pas nécessaire que tu m'en dises plus. Je sais comment nous allons jouer ensemble. D'abord je dois passer aux toilettes.

Scène 27 - Le spleen du chasseur ( partie II )

Elle se lève et m'entraine avec elle aux toilettes des femmes. Devant le miroir elle s'inspecte, opère quelques retouches de maquillage. Puis se retournant vers moi, elle me dit :

- Tu crois que je n'ai pas repéré ton petit manège autour de mes cuisses tout à l'heure. A genoux!

J'obéis. 

- Viens là!

Je m'approche. Soulevant sa jupe, elle presse ma tête entre ses cuisses.
 
- C'est là que tu veux aller, n'est-ce pas ? minaude-t-elle, satisfaite. 

En haut de ses cuisses, je passe mes doigts sur la dentelle du haut de son bas. Je m'aventure sur la partie qui offre un bout de sa peau nue. Mais surtout j'hume à en exploser ma poitrine, les parfums qu'exhale son slip noir. J'aime cette odeur pesante qui s'infiltre lentement dans mes narines. Elle me nourrit. Elle grouille dans mon corps comme un rapace qui s'ébat sur une charogne.

J'irrite mes lèvres sur la dentelle noire. J'estime la luxuriance de son pubis. Je rêve tant d'y fourrer mon nez, que ma bouche s'engage et s'ouvre pour y goûter. Elle me rattrape par le menton et s'apprête déjà à me faire la leçon, quand finalement elle flanche, et retire son slip, s'asseyant sur le plan du lavabo, jambes éparses. Elle presse impatiemment mon visage contre son sexe ouvert, abondant. Et je le pille sans attendre à coups de langues goulues. 

Entre mes assauts humides et voraces, j'aspire plus intensément les effluves qui me parviennent. Je baise les grandes lèvres de son sexe, lèche ses poils comme s'il s'agissait de la tête d'un chaton. Quand je reviens, un peu plus rassasié, je m'attèle plus consciencieusement à ma tâche, sans toutefois presser l'allure. Je ne veux pas quitter son sexe de sitôt. Repérant l'économie de mes lichettes, ma maîtresse m'accroche par les cheveux :

- Tu vas t'appliquer un peu maintenant, tu ne vas pas t'en sortir comme ça,  j'ai d'autres projets pour toi.

J'exécute alors mon devoir. Son orgasme est à la fois provoquant et voluptueux. Dans la conquête de son plaisir elle arrache quelque chose à l'espace alors que son corps se jette en arrière. Elle presse ma tête contre son sexe, resserre ses cuisses comme un piège à loup sur mes oreilles. J'entends au travers d'un bourdonnement sourd son autre main cogner et grincer contre le miroir. Quand j'ose relever ma tête, son visage est impitoyable, presque diabolique. Je ne saisis pas ce changement. J'ai du mal à  me rappeler de la voix douce qui murmurait si gaiement à la porte de nos cages. 

- Debout ! , darde-t-elle.

En voyant ma queue gonflée, elle fait une mou qui me préoccupe. Elle fouille dans son sac, et en sort une paire de gants en latex noire, qu'elle enfile derechef, ne manquant pas de s'amuser à faire claquer l'élastique.

- Ne bouge pas, me commande-t-elle.

Elle prend mon sexe comme une chose, et m'astique. Mais les allers-venus peu soignés me stressent un peu. Déjà paralysé par la situation, je débande rapidement. Ce qui me vaut une gifle et un air agacé.

- Pardon, maitresse, dis-je dans un souffle.

- Au moins tu sais dire des choses intelligentes. Je devrais te laisser comme ça toute la soirée. Ça te servirait de leçon.

Au lieu de cela, elle se met à genoux, et retirant ses gants, recommence à me lustrer dans sa paume. Ses mouvements sont plus souples, et je redeviens dur. Mon souffle se coupe quand à ma grande surprise elle gobe ma queue jusqu'à la garde et entreprend une pipe généreuse. 
S'emparant d'une main de mes bourses, elle me caresse habilement en même temps qu'elle me suce. Puis d'un mouvement assuré relève mon chargement pour laper jusqu'à mon anus. Je flanche sur mes jambes, et j'ai le cœur qui bat à tout rompre. Quand elle me reprend dans sa main, ses lèvres ouvertes semblent s'offrir comme un bouquet. Son regard dressé vers moi, me grignote, et dans sa poigne je perçois l'avidité de s'accaparer mon orgasme.  Femelle en rut ou  mante religieuse qui à mesure qu'elle s'approche de son but, jauge de son repas alors qu'elle est sur le point d'achever mon expiation. Après quelques léchés le long de mon membre, elle me reprend en bouche. Et comme pour s'assurer de sa prise, elle glisse un doigt qui lamine l'ouverture de mon anus en même temps qu'il lui serre à me ramener toujours plus profond dans sa gorge. 

C'est entre l'anxiété et le délice de cette foudre qui remonte le long  du sexe jusqu'au ventre, que je m'abandonne, alors qu'elle continue de m'avaler sans faiblir la cadence. Je râle au dessus de ma maîtresse, et dans la brouille timide de mon plaisir,  je répète sous forme d'une contrition lascive  " Merci maîtresse, merci maîtresse "

Alors qu'elle s'essuie la bouche du revers, elle remonte vers moi, et recrache avec indifférence mon foutre dans ma bouche. Encore un peu hébété par ma jouissance, je me laisse trôler abruptement par les secousses sèches de ma laisse qui cisaille ma nuque au passage. Nous arrivons devant l'entrée d'une salle obscure. Elle entre et m'y jette à sa suite avant d'allumer et de refermer la lourde porte métallique. Elle rabat le battant qui sonne un instant dans la pièce comme une sentence finale. La pièce est grise car les murs sont en béton nu. C'est une pièce exigüe et agressivement carrée. On s'y sent à l'étroit, et prit au piège. S'y trouve comme souvent, une chaise, en bois clair, et une ampoule.  

- Cela vois-tu, me dit-elle en désignant la petite grille en haut du mur latéral, c'est la seule arrivée d'air. Si tu ne m'amuses plus, je te laisse ici, et je laisserai un filet d'oxygène si ridicule que tu n'arriveras pas même à appeler à l'aide. Maintenant assis toi.

Je m'assois, angoissé.

Ma domina se met à tourner autour de moi, sans me quitter des yeux. Elle engage une discussion intérieure, lève parfois le menton comme si elle s'interrogeait elle-même avant de trouver en elle une réponse qui semble lui convenir. 

Elle accélère son pas. Ma tête bientôt se met à tourner. Je suis nauséeux. Puis soudain, elle se campe derrière moi, et m'enlace, caressant mon buste de mille manières. Je me sens affreusement mal, quand elle se met à susurrer des bouts de phrases qui les unes après les autres ne forment aucun message compréhensible. Les mots qu'elle choisit sont acides, excessifs. Ils rampent dans mon oreille, suintent le long de mon dos. Dans mon ventre je me sens persécuté par des lames sournoises. Mon front se met à perler de sueur. Elle mord subitement mon oreille. Je crie plus fort que nécessaire. Elle m'attrape alors à la gorge et me remonte d'une force insoupçonnée - ou est-ce moi qui ai perdu toute volonté? Elle fiche ses yeux dans les miens méchamment, lèche comme un reptile mon visage de bas en haut, puis me repose sur ma chaise. Et se remet à tourner.


- Je... essayé-je

- Shhh. Elle s'emporte, et lève une main qui siffle dans l'air.

Puis féroce, de nul part elle sort un sac plastique et l'enfile sur ma tête. Par réflexe j'essaie de retirer le sac, mais j'entends ma maitresse gronder. La condensation de ma respiration embue immédiatement les parois translucides. Je ne distingue plus rien de l'extérieur. Je perçois la sueur mêlée de crasse dégouliner de mon front et affleurer au coin de mes lèvres. La sueur me pique aussi les yeux. Je fais mon possible pour garder mon sang froid, mais peu à peu je m'anime à nouveau d'une panique stérile. Mon corps ne sait plus s'il doit fuir ou se reprendre. Puis je deviens tout à coup lourd, et lent. Le rythme de mon cœur lui aussi se casse. Ma domina retire alors le sac de plastique, et je reprends bruyamment une bouffée d'air. Elle m'embrasse sur les lèvres et reprend sa course autour de moi, alors que j'étouffe encore, me balançant d'avant en arrière en essayant de ne pas tomber.  Soudain elle me pince, le buste, les tétons, les cuisses, derrière les genoux, au creux de l'épaule. Elle me mord l'oreille, se met à me cracher dessus. Violente, elle se jette sur ma mâchoire, force ma bouche, et crache longtemps dans ma bouche. Quand elle en a assez, elle me pince à nouveau les tétons, mais cette fois jusqu'à ce que mon hurlement l'insupporte. Ma tête est brulante.

 Glissant un doigt le long ma joue, elle me jettent plusieurs flopées de gifles légères. La frappe s'alourdit peu à peu, et son poing arrive par surprise, cognant le creux de mon ventre et me faisant plier en deux. Puis se positionnant à nouveau derrière moi, elle bascule ma tête vers l'arrière, et dans la lumière je vois l'épingle qu'elle tire d'un pli caché de son bustier. Elle l'enfile d'un geste assuré juste en dessous de mon téton. Mon pied frappe le sol, je me rebiffe un peu. Elle me maintient fermement la tête comprimée contre son bustier, et m'ordonne de me calmer. Prenant son temps, je sens la seconde épingle traverser ma peau sous l'autre téton, puis deux autres au dessus. Je me mets à pleurer. Elle m'agrippe et me parle doucement en caressant ma pomme d'Adam. Elle embrasse mon buste renversé, pendant qu'elle continue à me transpercer d'une épingle au niveau de mon estomac. Elle entame deux longues lignes respectivement sur l'intérieur de mes bras. Et deux verticales sur mon dos. Revenant face à moi, elle défait alors une fine ceinture dissimulée jusque là dans une couture située à la taille de sa jupe. Elle me fait mordre la lanière. Elle sort alors mon sexe, et enfile sous la peau fine une épingle, perpendiculairement à la ligne de mon sexe. Je m'arrache au mugissement réprimé, serrant les dents dans le cuir, qui trempé par ma salive, jute d'un nectar amer. Encore, elle me fait lever, me place ventre sur la chaise. Elle plante alors une épingle sur la peau fine de mon scrotum. Je souffle grossièrement pour retenir un nouveau cri.

Une fois terminée, elle regarde son œuvre, puis capricieuse reprend sa marche autour de moi et de mon cul. Une griffure fulgurante me mâte tout contre le bois de la chaise. Elle vient d'arracher une première épingle sur mon dos brutalement. Puis recommence, inlassablement. A chaque épingle j'accuse le choc, je serre les dents plus fort encore. Je suis sur le point de vomir lorsque le supplice s'arrête. Ahuri, je suis anéanti sur ma chaise. 

Elle me rassoit et entreprend de retirer plus sobrement les autres épingles, pendant que je reprends des forces.

- Est-ce que tu te rends compte du traitement de faveur que tu reçois, de tous les égards dont tu es l'objet ? Réponds, m'ordonne-t-elle, en me soufflant au visage alors qu'elle m'étrangle.

- Oui, maîtresse, dis-je d'une voix imperceptible.

- Oui quoi?

- Oui... je me rends compte du traitement de faveur dont je suis objet. Merci maîtresse, réussis-je à articuler.

Je l'entends chercher le broc d'eau dans le coin de la pièce. Elle me fait boire, avant de se diriger vers l'interrupteur et d'éteindre. Malgré le noir complet, elle parvient sans maladresse à revenir vers moi. Je l'entends faire glisser mon short, ses talons qui claquent quand elle enlève son slip. Puis elle s'installe sur mes cuisses et s'empale sur mon sexe en m'enlaçant fougueusement. Elle me baise sur les oreilles, dans le cou, sur le torse. J'attrape ses cuisses, pour l'aider dans ses mouvements de va-et-vient, mais elle retire vivement mes mains, m'intime de ne pas la toucher, ni de jouir sans son accord. Ce que j'arrive à grand peine à réussir tant ses mouvements de reins sont innombrables et ses caresses passionnées. Enfin elle atteint l'orgasme recherché.

Quand elle allume à nouveau, ma queue me déborde, et je suis encore en train de me contenir en respirant lentement et en focalisant mon attention sur l'obscurité qui n'est plus. 

- Lève-toi 

Elle récupère la ceinture tombée à terre, et la plie une ou deux fois pour obtenir une mèche maniable. Puis se mordant la langue comme une petite fille prête à oser faire une bêtise, elle me fixe de ses yeux mutins, et me fouette sur la queue d'un coup sec. Je ramasse ma souffrance dans un coin de ma tête comme je peux. Elle continue, et je me mets à compter les roustes cuisantes dans ma tête.  Alors que je suis loin, je l'entends frustrée, de m'ordonner de me mettre à genoux face à la chaise. Les coups se mettent à pleuvoir sur mon dos. Soudain elle m'étrangle avec le cuir, et je devine les dents acérés me lancer un sourire de revanche assouvie.

- Tu ne vas pas t'aviser de tourner de l'œil maintenant, au moins? Jusqu'ici nous n'avons rien fait, dis-moi.

Mais il est vrai que je commence à sentir mon corps défaillir. Pourtant je ne veux pas que cette nuit s'arrête. Alors, je secoue la tête pour dire non. 

Elle raccroche la laisse à mon cou, et me balade le long des murs avec elle. Dans mon parcours je remarque des traces de gras, les veines des craquelures, la poussière accumulée. Ma tête lourde me fait parfois m'affaisser vers l'avant. Ma maitresse me redresse d'un soufflet sur la tête lorsqu'elle n'actionne pas sèchement la laisse. Nous parcourons plusieurs fois le tour de la petite pièce carrée, jusqu'à ce que je me recroqueville sur moi-même. Je ne veux plus bouger. Ma maitresse se met alors dans une colère noire, et plusieurs coups de ceinture se remettent à tomber comme de la grosse grêle. Je suis à moitié inerte quand elle m'attrape et me pousse sur le dos en relevant sa jupe. Elle se met alors à uriner. D'abord sur mon buste, puis sur mon visage, ma tête. Elle s'arrête et se calant sur moi, m'ordonne d'ouvrir la bouche et se met à pisser à nouveau. 

J'entends deux coups frapper à la porte métallique. Ma maitresse se lève vivement, pour ouvrir. Deux types barbus aux muscles gonflés, débarquent.
Ma maitresse me rappelle de prononcer le mot de passe si je veux arrêter. Je ne dis rien.

Un des compères me jette littéralement sur son épaule, et écartant la chaise du centre de la pièce, m'y place à quatre pattes. L'un se place devant moi l'autre derrière. Ils m'emboutissent ainsi sous les yeux de ma maitresse. Elle porte la main à son front, posant un regard absent sur moi. Ses lèvres à demi ouvertes semblent frissonner. La porte ayant été laissée ouverte, d'autres personnes se massent autour de nous. 

Malgré notre soirée, ma maitresse est immobile, distante. Ses yeux sont pourtant toujours posés sur moi alors que je me fais démolir chaleureusement des deux côtés. Elle semble retirée en elle-même, isolée au milieu de tout se monde et de moi à côté. 

Plus tard, quand finalement j'ai été épuisé et laissé à mon repos au milieu de la pièce vide, elle est arrivée, s'est installée par terre derrière moi et m'a enlacé. Nous avons dormi ainsi, le reste de la nuit.