vendredi 31 décembre 2010

Scène 19 - Les invisibles

A pas bouillonnants, je pris en chasse un petit trio. Il se dirigeait comme trois invisibles, vers une allée plus discrète, protégée par les hauts mausolées. Cueilli entre deux habitués du cimetière, se tenait un joli business class au visage un peu de traviole, mais tout à fait comestible. Il se laissait conduire comme pour régler une affaire urgente et entendue. Zigzaguant entre les pierres tombales, je me planquai derrière l’une d’elle pour les épier à bonne distance.

L’homme choisit une tombe, y déposa son attachée case et s’assit sur son cuir pour s’isoler du marbre inconfortable. Ses pieds étaient curieusement rentrés et il hésita un instant, tout ramassé sur lui-même. Puis sans lever les yeux il entreprit mollement l’ouverture de son pantalon. Le plus baraque des compères était apparemment peu enclin à la patience. Il se précipita à genoux pour prendre l’affaire en mains. Et, de ses mains, l’affaire passa rapidement dans sa bouche. Bien vite le jeune chétif se déplia et se mit à piailler. Cela ressemblait à des hoquets de surprise, comme celle que vous entendez pour thanksgiving au moment de la dinde, avec quelques accents d’une sorte de glouglou des indes. L’homme se détendit encore un peu tandis que le colosse l’engloutissait à grandes bouchées. La scénette se passa ainsi pendant dix bonnes minutes sous l’œil de l’autre, resté debout à se palucher hardiment.

L’instant d’après ils changèrent de position. Lui, à quatre pattes se faisait prendre comme un encombrant sur la route. Il en recevait plein le cul, saluant au passage à chaque couinement le macchabée enterré dix pieds plus bas. Le matador jouait les connaisseurs derrière son arrière train, appréciant et jaugeant sa prise. Il décochait quelques coups de reins satisfaits, en agrémentant sa musique de grognement et de claquage de fessier. Le troisième larron se tenait maintenant à genoux à côté des deux premiers. Impassible il griffait et lacérait le dos du martyr. Parfois il s’écrasait à terre, juste à hauteur de la bite du jeune minet. Quand ce n’était pas pour la polir dans sa pogne, il la regardait simplement battre sur le marbre de la tombe en s’astiquant lui-même.

dimanche 28 novembre 2010

Scène 18 - Aux chevilles de l'autre

Parfois elle tombait évanouie. Et je m’affairais, je m’inquiétais, je baisais ses bras, et remontais le long de la robe sous laquelle elle avait disparu, si menue, jusqu’à la sentir sourire à nouveau, alors que son parfum et celui de l’été opéraient et me saisissaient tout contre elle.

Dans la pièce vide, blanchie par la lumière de la matinée, c’était ce souvenir qu’elle réveillait avec intention, alors qu’elle basculait en arrière, lentement, très lentement… sans me quitter du regard, dans la continuité de ma jouissance. Elle laissa glisser ses mains sur mes cuisses, puis s’effondra le long de mes jambes.

Le dos à terre, elle irradiait de ce plaisir froid, de celui qui traîne aux chevilles de l’autre. Elle se dandinait devant moi, la spectatrice assise et confortable, en battant sa jupe sur ses cuisses. Elle s’affolait elle-même, mouillait ses lèvres avec avidité, les retroussant parfois où mordait sa canine. Elle se mit à gémir, un peu en avance… Et comme un pantin bien conditionné j’y répondis par la même figure, un souffle grossier en prime. Elle se figea soudain sur le lino sale, presque assurée de ravir mon corps.

Je remontai mon pantalon de lin, méprisant son manège et cachant la mine de mon calcul ; avant de reparaître.

Le menton relevé, le sourire à peine absent, d’un geste je ramenai bruyamment une seconde chaise à son flanc. Incertaine, elle plissa ses yeux interrogateurs. En réponse je pressai seulement les deux pieds de métal au contact de ses hanches.

Toujours à terre, elle se tourna vers la chaise qu'elle enlaça de ses jambes et commença a travailler comme une araignée, essayant de ramener l’objet dans son trou. Enervée par sa mise en scène absurde, elle tiqua et tressaillit comme une possédée. Puis elle remonta ses hanches, et s’arqua entièrement mains au sol, pubis en l’air, au bord de l’assise, la tête renversée, ses mèches ondoyant dans la poussière. Elle retomba alors comme une planche. Elle repris, concentra maintenant son art autour d’un pied de la chaise, méticuleuse avec elle-même.

Je la regardai se donner. Puis. J’attrapai le dossier et maniait la chaise, la tirant en arrière, de sorte que j’élevai à présent deux cornes de métal au dessus d’elle. Surprise, elle se releva toute alerte, avant de prendre place sous l’un d’eux avec soumission. Et je fis lentement évoluer l’embout, alors qu’elle le regardait disparaitre entre ses cuisses.

J’enfonçai la tige dans son con, lentement, testant la fragilité de la chair. Je fouillai un peu abrupt. Lorsque j’entendis un soupir, à mi-chemin de la crainte et du désir. Je remontai pour frayer mieux dans le passage qui s’humectait et s’attendrissait.

Son visage se détourna vers la pièce vide. J’inscrivis alors plus fermement le mouvement, visant bien que son sexe accepta de se faire prendre.

C’est en geignant qu’elle se mit soudain à se bâtonner elle-même. Comme une forcenée elle s’étrillait sur l’étranger, tournant vers moi son visage rougi par l’effort et la convoitise. Elle se heurtait, sans égard, apprivoisant l’idée de se blesser. Le désirant même à mesure que sa respiration m’entrainait à soutenir une pénétration plus ardue et fréquente. Je cramponnai la chaise, qui tressauta encore dans ma paume au moment d'une dernière plainte aliénante.

dimanche 31 octobre 2010

Scène 17 - A new error

Bande son : Moderat - A new error

Tour à tour à l’arrière de cette caisse… Il y a des visages plus longs à effacer que d’autres. Et ils ne sont jamais assez loin pour les oublier. La terre est, beaucoup trop ronde. Ca flanque un coup méchant quand ils sortent de ton périmètre la première fois. Tu la dégustes, la vie. Tu voudrais pas qu’elle te pourrisse entre les dents.

C’que j’me rappelle. Deux yeux bleus, auxquels on ne prête pas attention d’abord, et puis auxquels on s’habitue. Et le matin qu’on ne les y trouve plus, il manque du ciel au ciel. Et du bleu au bleu. C’est con à dire. Les lèvres réunies, déposées, reçues, puis invitées. Le souffle chaud, retenu, puis avoué. Et l’idée d’avoir trouvé un pareil. Non pas une ombre, mais une ombrelle. De se sentir l’âme capable. Et pourtant.

Un maudit pourtant. Dans tout l’univers, se trouvait là, entre nos quatre bras tous les amours existants. Pas un ne primait sur l’autre. Et jamais nous n’avons pu émettre un son plus haut que l’autre, sans avoir le sentiment de nous trahir. Il a fallu renoncer à dire. Et ensuite à vivre dans cet espace où tout s’annule par résonance et échos.

Nous nous aimions, sans savoir qui nous avions en face.

Alors le cul ça nous faisait passer l’envie de réfléchir et d’y voir plus clair. Quand elle posait son baiser sur ma nuque, je me retournais, à chaque fois. A chaque fois, je gardais le nez baissé, et je levais des yeux félins dans les siens. Mon rite, pour oublier. Pour laisser place à la bousculade, à la langueur de l’après midi ou du soir. Dans ses bras, quand je m’abandonnais ; ou quand elle ne remuait plus, après…

Ce que je préférais c’était sans doute ce paroxysme de nos corps confus, qui soudain évoluaient sur un chemin connu d’eux seuls. Ils produisaient ce moment suspendu, au bord du temps, que seuls connaissent les amants et les danseurs. Jusqu’au déluge.

samedi 11 septembre 2010

Scène 16 - kinda rockstar

J'ai entendu la guitare se dézinguer au moment où elle touchait le sol. Et ses pas, lents, vers moi. Il est venu à mon oreille me susurrer le reste du morceau. Le sifflement m'a rendu insupportable. J'ai machinalement envoyé une main valser contre sa joue. Elle ne l'a pas touché. Il l'a attrapé au vol. Et suspendu dans ce vide là on s'est regardés. Lui et son air bouffi de rockeur, teinté par la clope, aux yeux enjôlés par l'alcool, et vidés, par toutes ces soirées, toutes ces mêmes soirées, à rentrer après chaque concerts, rond et con. Rendu rond et con, au bord du vomissement d'avoir fréquenté tant de gens qu'ils ignoraient habituellement. C'était le business, il disait. C'était le business.

Il a tiré sa langue, puis il a lapé mon poignet qu'il tenait haut devant mon visage. Pour me montrer sa force de sodomite peut-être. Le pathos! Il avait besoin de rouler des mécaniques ce soir. Je cherchais pas . Je voyais juste qu'il prétendait quelque chose auprès de moi. Je ne dissipais rien. Certainement pas son doute. J'en voulais un peu plus avant de lui rendre ses tripes. Alors moi j'ai léché ses doigts. Et bien entre. Là où ça pisse l'envie, la chaleur. Il a attrapé mon cou à pleine poigne, en approchant son visage, et il m'a embrassé.

On est partis comme ça sur le matelas. Lui sur moi, dans ma gorge, à humer tout se qu'il pouvait de ma peau, ma tignasse épaisse. Il est vite descendu, ses lèvres en ligne droite vers ce qui l'intéressait. Il m'a débraillé, aspirant le nectar polisson plus fort encore. Puis il a fouillé de sa langue l'arrivée humide. Entêté. Je me suis pâmée comme une damoiselle, cuisses ouvertes. Il a roulé la machine pendant quelques minutes, et puis il s'est énervé sur le zip de la fermeture de son jean. Il est remonté vers moi, accompagné de son pénis bien dur en moi. Il était fier comme un gosse. Putain il était bourré, et moi aussi par la même occaz. J'ai braillé un peu avec lui. Et puis il a dansé comme ça en moi, un coup, puis deux, puis trois, et il a tout lâché. Il s'est étalé comme ça, à peine rendu. Et il a sombré. Et moi aussi. On a dormi quelques heures comme ça. Collés, et unis. Puis il a remis ça dans la nuit comme un forçat, sans goût ni dégoût, juste parce que son membre lui il crevait d'en vouloir plus et plus encore, et moi j'aimais ça, j'adorais le voir subir sa petite bêtise de gars, saoul, et ravissant.

Je vous raconterai pas le matin. Car après des nuits comme ça, y'a pas de matin. Y'a juste un réveil, une sorte de dérapage qui fait office de départ. On sort du lit; on préférait pas trouver la lumière, mais faut faire avec. Faut faire avec.

Happy birthday sweet valentine.

samedi 7 août 2010

Scène 15 - Polymorphe

Bien maline d’avoir eu en premier ce qu’elle voulait, elle butinait, appréciait mon sexe comme un dessert qu’elle espérait faire durer au possible. Elle dégustait, petitement, encouragée par l’autre. Sa frange bien peignée et coupée nette sautillait sur son front au rythme de son pillage concis. Elle, c’était la brune : queue de cheval courte, aux mèches fines et lourdes, à la bouche gourmande et ronde comme une framboise, aux yeux noirs pincés par deux ailes légèrement bridées. Ce qui lui donnait ce regard à la fois de fée et de petite pute pimbêche, qui lit Elle et tout ce qu’il y a dedans, et qui collectionne les petits choses, les petites tasses, les petits livres, les petits bibelots. Plutôt petite elle-même, rentrée et nerveuse, avec une chair tassée sur les mollets, un cou fort autour duquel j’aurais bien mis un collet pour voir… L’autre, c’était bien l’opposée : à la tignasse blonde ou châtain, on ne devinait pas. Aux mèches inégales un peu cassantes. Un fétu de paille qu’on avait envie de fourrager sans arrêt dans la main. Elle était longiligne, parfois pointues sur les hanches, un cul au travail comme un ballon de foot, le regard de côté, et un rictus aux lèvres taquin et prêt à initier les entourloupes.
Qui avait commencé à parier qu’elle me donnerait le meilleur, « le plus grand », orgasme ? Je n’ sais pas. Mais je me retrouvais fesses nues sur le canapé-lit du salon, l’une grignotant et suçotant les replis de mon sexe, l’autre épiant la technique. ‘Ne manquait plus que les conseils.

Un énervement, ou un reste de pétard, la poupée brune se transforma sous mes yeux en louve… à la gueule prise dans la chair à vif, aux dents qui déchirent et découpent. Elle mâchouillait parfois autour d’un lambeau, salivait et frottait sa langue contre les morceaux en résistance. L’animal me surveillait faiblement, tout occupé qu'il était à tirer et cisailler. Une tête familière rejaillit, au moment d’un premier dégorgement de chaleur entre mes cuisses. Je libérai des bribes de geintes, et commençai à distinguer mal ce qui m’entourait. La fille s’affaira plus largement sur ma vulve, à renfort de coups de langues obstinées. Je voyais parfois la louve aux yeux gris, parfois les yeux noirs de la fille, parfois les crocs, parfois la bouche ouverte, la langue rose. Je ne suivais plus rien, ne contrôlais aucun tressautements, qu’elle me bouffe, qu’elle me dévore, j’étais prête à y laisser ma peau.

L’autre la dégagea d’un coup de hanche. « Attends, attends, tu fais ça à la va-vite, attends un peu qu’on la fasse languir un peu quoi » Elle attrapa ma jambe et la cala sur son épaule, en venant coller sa taille à mon sexe ouvert. Je devinai le harnais, et le gode qui fleuretait mollement sous mon sexe. Elle embrassa ma jambe, et levant les yeux vers moi, percuta son attirail dans mon con. Satisfaite de sa manœuvre elle lâcha à l’autre : « Lèche donc, t’as la place », en continuant de me triller avec souplesse. Je ne voyais plus le petit théâtre de ma vulve, j’en devinais à peine le détails, tourmentée entre mes deux tenailles. Mes hanches connaissaient un affolement général. Tour à tour, j’étais assaillie à pic sur mon clitoris, puis enlevée par un plaisir profond de mon con, je sentais le grésillement des muscles de l’entrée de mon vagin. Je… me noyai dans ce tableau de plaisir. Ma persécutrice au harnais, changeait parfois de position, plaçant ses jambes sous mes cuisses, elle venait cogner plus fort et plus près, et puis elle reprenait à sa position initiale quand bon lui semblait. Elle disposait de moi, et fut bientôt griser par tant de pouvoir, jusqu’à désirer avidement m’emboutir plus loin et plus fort : elle me prit en missionnaire, bras tendus, elle balança sa taille machinalement sans rien vouloir savoir des rebuffades de la brunette qui réclamait sa part. Ses seins ballotaient sur mon visage, et de temps à autre le pendentif de sa fine chaine en or se glissait dans ma bouche, ou encore venait me fouetter le menton et la joue. Je jetais un coup d’œil de temps en temps, sur sa nuque, par instant elle aussi se transformait en loup, férocement occupé à réaliser ce que lui commandait les démangeaisons de sa queue. Elle frottait sans cesse contre les parois lisses et visqueuses. Je fus relevée, assise, toujours prise, je distinguais maintenant un torse aux poils drus, une chevelure poivre et sel et bouclée, puis d’autre mèches inconnues lustrées et courtes, un torse aux muscles plats et durs, plaqué sur mon visage, et la taille imposante qui s’acharnait entre mes jambes, une verge opiniatre qui creusait toujours plus profondément en moi. Le corps se redressa, je vis une bouche tiraillée et écumante, des yeux intensément ancrées dans les miens, à la fois en communion et en attente : je jouis remplie à ras bord de trouble ou de foutre. Je fermai les yeux, je désirai me poser quelque part, mais on ne m’en donna pas l’occasion. Je fus mise aussitôt à quatre pattes, et retrouvai les sensations des bouts de seins en train de caresser mon dos, alors que montait à mes narines le parfum doux d’une fille. J’étais chavirée par ses lèvres mouillées qui se battaient sur mon cou. Je repensai aux coulures que j’avais surprises entre ses cuisses. A la mouille que furtivement j’étais allée sonder d’une main un instant plus tôt.
Décidée à reprendre un peu la main, la brune s’assit jambes épars devant moi, et je répondis à l’invitation de son sexe avec appétit. Sans me laisser m’y attarder elle releva mon visage, et se glissa sous moi pour chatouiller tant qu’elle pouvait les abords gonflés de mon sexe et de mon clitoris, tandis je subissais les pénétrations soutenues de la blonde et de son joujou. Je coulissais entre ses deux corps chauds et tendres, je me délectais des lèvres et du bouton rose, mais renonçai très rapidement : me prenait à la gorge l’irrépressible besoin de geindre entre elles deux. Ce que je fis pendant de longues minutes, sans parvenir à faire cesser ce cycle infernal.

La brune se dégagea et revint d’un air décidé avec un harnais. « Mon tour. » Chipie, elle ne me lâcha pas des yeux alors qu’elle aussi imita ma première baiseuse, en passant une de mes jambes sur son épaule et m’investissant bien à fond. Moins assurée que la blonde, elle compensait sa maladresse par plus de raideur, et m’enfilait rude. Son rythme était sec. Mais sa tenacité me mit au pas, pendant que la blonde emberlifiquotait ses doigts autour de mon clitoris. Agacée, par les mains, la queue qui frayait sans égard, je sentis un pincement acide, difficilement supportable sur mon clitoris. J’appelai, j’implorai qu’on cessa. Mais le mouvement des deux filles ne discontinua pas. Menée longtemps par ce régime, c’est mon sexe qui céda, et je fus happée par un orgasme violent et pointue. Elle se plantèrent plus encore dans mes chairs, et ma tête qui basculait en arrière depuis un moment déjà, disparut presque dans les coussins éparpillés sous ma tête.

J’haletais entre les dents, et tentai alors d’enlever les corps sur moi. pour reprendre mon souffle Mais la blonde plaqua sans réserve son buste contre ma poitrine, s’emparant de ma bouche, tandis que la brune vint accompagner la retombée de mon récent plaisir avec l’humidité d’une langue câline et recueillie. On ne pouvait pas s’y tromper au son de son doux lapement. Elle restait un court moment docile pour ne pas me refroidir au devant du nouveau manège inéquitable qui allait recommencer. Car elle fouilla bien vite avec une intention précise de me réexciter. Elle titilla les petites bonbonnières à la surface, jusqu’à que les chairs roses se régénèrent. C’est alors que la chaleur perçante me rattrapa à nouveau. Insupportable comme la première fois. Je protestai faiblement avec mes hanches. Mais la fille alla, imperturbable sur son ouvrage. Elle laissait parfois un doigt s’éterniser à l’entrée de mon vagin. Puis elle énerva la zone râpeuse, d’où pointa le second bouton qu'elle pressa et frotta de manière insoutenable.
Entre l’échappée et le laisser-prendre, j’étais agitée en tout sens. Je respirais fort, je montrais mes dents à l’autre, je léchais sa peau comme pour en prendre l’eau. Mais c’était le sel qui striait le bout de ma langue, et je léchais de plus belle pour en trouver encore, avide de débusquer l’odeur intime de la peau d’une autre avec ma salive. Je m’accrochais à son cou, son dos, et jouissais contre cette espèce de bonhomme blond, ce corps qui me semblait mi-femme mi-garçon. On aurait dit un adolescent, à la peau fine, aux muscles naissants.

La blonde se releva, tout en continuant à tourner ses doigts sur mon clitoris. Je n’espérais pas de récupération, et mon sexe non plus. Elle me regardait impavide, ravie de voir que je réagissais à son commandement. Elle engouffra deux doigts dans le sexe béant de désir qu'avait attisée la brune. S’installant sur son territoire, tout le long de mon corps, elle me pénétra. Elle cogna au fur et à mesure toujours plus loin. Je sentais mon sexe s’ouvrir comme un fruit, sur le point de quémander le pilon. Caprice comblé : la fille commença une longue série de pénétrations rustres et pesantes. Toute ma conscience se désagrégea, et je subis inerte et secouée son bon-plaisir jusqu’à qu’elle décide que j’en eusse assez. Et vous devinez encore… que la nuit, ne s’arrêta pas la.

vendredi 9 juillet 2010

Scène 14 - Cassiopée

Toute la soirée elle avait essayé d’attirer mon attention. Je n’avais rien décelé, j’étais plutôt occupée à ne rien imaginer. Quand je décidai de partir, bien rassasiée de conneries futiles, elle en fit de même.

Nous étions en train de descendre les escaliers en échangeant des légèretés sur la soirée, quand elle m’a embrassée. Sans prévenir. Sans signe avant-coureur. Mais peut-être y en avait-il-eu. Je ne sais pas. Mais quand ses lèvres ont touché les miennes, je me suis demandée comment j’avais songé partir sans ce souvenir, sans cette sensation de tendresse qui, des lèvres jusqu’à la gorge, nous fait tressaillir et flancher sur nos jambes. Et lorsque sa main s’est posée sur mon épaule, puis a glissé vers mon dos, j’ai vibré comme une corde. Je crois avoir soupiré. Ce qui m’a amené à nouveau à ses lèvres plutôt molles, mais chaudes, et pleines d’invitations.

Nous sommes descendues, car les escaliers nous y menaient. Nous avons pris la première sortie : la cour de l’immeuble. Et ses meubles de jardins. Une table. Je l’y précipitai. Et moi-même. Désordonnée. Désordonnées. Les gestes étaient lourds, mais volontaires. Cette envie de toucher le plaisir. Le sien et celui de l’autre. Et l’alcool encore un peu trop présent dans nos veines. Je me perdais dans ses vêtements. Il me semblait que des piles de chiffons me séparaient de la peau, et je creusais comme une morte de soif. Le désert de tissus était immense, et je parcourais sans finir, les boutons, les manches, les cols. Je retirais tout. Le temps était indéfinissable, et je perdais haleine. Quand enfin, la peau, chaude, brûlante dans la nuit d’été, m’apporta le soulagement de pouvoir appuyer un baiser quelque part, de donner moi aussi ma part : j’y collai mon front, mon visage, je n’ouvrai plus les yeux, je devinais tout par l’effleurement des lèvres. Et la langue entama une exploration nouvelle.

Je léchais le cou, l’arête du cou, le décolleté, entre les seins, et la sueur, salée. Salée. Je me répétais, c’est salé. Et je cherchais plus bas. Je descendais sur son ventre. Avec dévotion je révérais ma chose, ma baise d’un soir. Je ne savais plus bien qui se trouvait là-haut dans le ciel de cette nuit d’été. Nous sommes en été. Je me répétais, nous sommes en été, l’air est doux et frais.

Quand je baissai son short, je n’y allai pas courtoisement. J’entrai sans demander, sans m’annoncer. Et la mouille était là, le sexe bouillant, et son gémissement aussi. Mais il ne fallait pas. Il ne fallait pas car nous aurions pu être entendues. Et les invités étaient trois étages au-dessus de nous, à fumer des gauloises, ou des camels, ou des roulés. Je jouais de ses variations, je déployais sa gamme. Puis je lui disais : Shhh….

Je la baissai d’un ton. Je me mis à la lécher. Doucement, petitement. Elle n’avait plus rien à plaindre. Elle tenait au bord de la table, sur le bout de ma langue. Et parfois dans ma bouche entière. Quand finalement je n’y tins plus moi-même et j’avalais tout, je gobais et léchais plus qu’à la raisonnable. Qu’importe qu’on nous entende, qu’importe tout. Je voulais son sexe entier, le plus longtemps possible capturé entre mes lèvres. Je la tenais ainsi plusieurs minutes. Quand ses plaintes me pressèrent d’aboutir.

Je finis d’un trait. De coups de langues dévastateurs, calculés pour plaire et frustrer. Lorsqu’elle s’approcha de cet énervement là, je la bousculai vers une limite qu’elle ne soupçonnait pas. Et son sexe frémit, et ses cuisses tremblèrent, et un certain amour fraternel s’empara de moi. J’eus le réflexe de la recueillir dans mes bras. Et de lever les yeux vers les étoiles et de lui montrer. Cassiopée.

jeudi 11 mars 2010

Scène 13 - La jeune fille à la baignoire

La plupart du temps je m’endors dans le cou des filles. Leur odeur m’apaise, et je pars tranquillement pour le pays des rêves. Mais il m’est arrivé d’être moi-même ce berceau de douceur ; pour une fille notamment. Je l’ai rencontrée au comptoir d’un bar, autour d’un café et d’un sandwich jambon beurre. Elle mangeait le sien avec des cornichons, et j’ai lancé une blague pourrie sur son cornichon qui se faisait « la maille ». Jeu de mots débile faisant allusion à la marque. Elle a sourit et nous avons discuté quelques minutes avant d’échanger nos numéros. Nous nous sommes liées d’amitié assez vite, nous parlions le même langage. Et assez naturellement nous nous sommes mises à coucher ensemble. Sans promesses, sans rien d’autre que du plaisir simple. A la fin de chaque ébat, elle venait se placer au creux de mon corps, et je refermais mes bras, mes jambes, mon buste autour d’elle, pour la couvrir, la cacher. J’avais cette pensée étrange, qu’ainsi même une bombe, quelle qu’elle soit, ne pourrait pas l’atteindre, que je la protégerais, en résistant même le plus longtemps possible à la décomposition de mon corps avant que le souffle m’emporte, particule après particule. Une pensée étrange. Plutôt niaise à entendre.

Un après-midi, après la fin de nos caresses, elle m’a demandé si j’accepterais « un truc un peu particulier ». J’ai demandé ce que c’était. Elle n’a pas voulu m’en dire plus. Il faudrait la suivre, sans question, la prochaine fois. J’ai demandé où. Elle m’a répondu : «Pas loin. Nous resterons ici. »

Ce jour là est arrivé. Nous avions déjà jouit une ou deux fois l’une l’autre. Elle se reposait à côté de moi, le matelas était trempé de sueur, son visage était caché par l’oreiller. Je me souviens bien du petit souffle frais qui remontait jusqu’à notre nuque en nous chatouillant agréablement. Je respirais profondément pour profiter de cette détente. Elle a dit : « Maintenant. Suis-moi. » Elle s’est levée. Je l’ai suivie, respectant ce qui devenait curieusement solennel. Elle nous a amené devant la baignoire. Elle m’a dit : « Je veux que tu me prennes par derrière avec le gode, et que tu me baises dans cette position ». Elle s’est jetée mains en avant dans la baignoire. Comme si elle voulait laver ses cheveux sans entrer dans la vasque pour ne pas se mouiller entièrement. Je regardais sa nuque blanche, les racines claires de ses cheveux châtains. Sa tête ainsi renversée ressemblait à une fleur qu’on regarde sous la corolle.
Je suis revenue de mes songes. Et sans réfléchir vraiment à ce qu’elle venait de me demander, je suis retournée dans la chambre, j’ai mis le harnais. Je suis revenue dans la salle de bain, elle n’avait pas bougé. Et maintenant c’était ses fesses blanches, avec sa tâche de naissance que j’observais. Puis son sexe, ouvert, le trou offert. Les lèvres encore gonflées, et humides. J’ai hésité à poser un baiser sur sa fesse, puis je me suis ravisée. Je l’ai pénétrée directement, « sans question », sans chichi.
J’ai commencé par un aller et venu bien marqué, en profondeur. Elle l’a accueilli avec un léger râle d’aise. Mes mouvements suivants étaient administrés, ni trop vite ni trop lentement. Elle a commencé à gémir un peu, puis au moment où j’ai amplifié la mesure, elle s’est brutalement tue. J’ai demandé si ça allait. « Oui. Continue », a-t-elle répondu, sur un ton si contrôlé que j'ai commencé à m’interroger sur cette fantaisie. J’ai mis plus d’ardeur à la pénétrer, je voulais me rassurer en lui arrachant un autre gémissement. Mais elle ne s’exprimait plus. Finalement je suis revenue à une allure très régulière, son sexe brûlait de liquide, je filais rapidement, comme un coureur de fond. Soudain j’ai senti une énergie monter. Indistincte. Gonfler. Et elle s’est mise à pleurer. Je n’ai pas arrêté, je lui ai demandé ce qu’elle désirait. Sa petite voix étouffée a gémis un « non, non, continue, ne t’arrête pas ». Alors j’ai continué, détournant mon attention de ses sanglots, j’ai pris le contre-pied, je suis devenue barbare, acharnée à transformer ses pleurs en plaisir. Mais les sons de désarroi, mêlés à certains moments à de la rage, me rappelait à une réalité aussi crue, et bien plus forte que mon imagination. Je vibrais au son de sa douleur, et mes tripes grésillaient, malades à mesure que je la trucidais. C’est moi qui allais craquer. J’ai retrouvé le chemin de ses pleurs. Je les ai écoutés, un court instant, touchée et émue. Peu à peu ils se sont détachés, ils ont flotté autour de nous, avant de me réinvestir, et d’accompagner mes gestes, de pousser mes hanches plus loin, toujours plus loin pour la pénétrer. Je consolais une part intangible.

Elle a joui à travers les pleurs. Elle a joui infiniment en terminant sur des hoquets de rires. Epuisée, elle a pris deux larges serviettes de bain qu’elle a étalées dans la baignoire, et s’y est allongée. Je l’ai rejointe. Je l’ai prise dans mes bras, et nous sommes restées comme ça, en silence. Nous avons recommencé ce scénario plusieurs fois. Au fur et à mesure j’étais moins empathique, plus concentrée vers l’avènement de sa jouissance. Nous poursuivions parfois dans la baignoire. J’en attrapais des bleus pleins les bras et les genoux. Jusqu’au jour où j’ai vu deux sacs de gravats devant son palier. Elle avait explosé sa baignoire à coups de masse. Je me rappelle les petites entailles sur ses pommettes dues aux éclats qui avaient jailli jusqu’à son visage. Nous sommes allées chez moi ce jour là. Et le lendemain, il y avait une douche dans sa salle de bain. On y a baisé, mais très différemment.

Aujourd’hui elle vit à New York. Et quand elle m’a appelé de là-bas la première fois elle m’a dit, assez gaiement, « Tu devineras jamais ce qu’il y a dans ma salle de bain. Un jacuzzi ! »

mercredi 10 mars 2010

Scène 12 - Alice aux pays des merveilles

Bande-son : I feel cream - Peaches

" J’ distinguais son sourire que par intermittence, entre les flashs des lumières dans la boite. Après quatre shots cul sec, la bête s’était emparée, et j’avais les nerfs en p’lotes, les dents pointues et bien huilées. Pour une fois la poulette ne détournait pas les yeux, au contraire. Elle minaudait, se dodelinait devant moi comme un mauvais clip de rap. Elle s’est approchée, puis glissant lentement, elle m’a provoquée avec son cul bien ouvert. « Petite », j’me suis dit, « t’as frappé à la bonne porte, j’suis pas d’humeur pour les conversations. » Je l’ai attrapée par la taille, un peu cliché à la Patrick Swayze, et j’ai plongé ma langue, la pressant plus fort que je n’aurais du. J’avais presque une giclée dans l'slip. Mais j’ai contrôlé, j’ai repris les choses à froid. Fallait pas gâcher un moment pareil. Une meuf qui s’offusque pas, qui te baratine pas de jérémiades sur son ex et le savoir-être et patati et patata. Moi je savais baiser, point barre. J’ai gratté ma nuque en guise d’ennui, elle a planté ses poings de chaque côté de sa taille, jouant la gamine qui comprend pas. On aurait dit Alice aux pays des merveilles, avec en décors, la ch'nille et l'matou q'auraient trop fumé dans la boite, avec toutes ces lumières roses et bleus. Quoiqu’elle avait plutôt l’air d’une blanche neige. Enfin, je m’entends bien sur la version. Elle a bien vu que je commençais à m’encanailler, et qu’il me fallait du lourd et rapidement, elle m’a emmenée dans la salle, l’encoignure pas loin des toilettes, et j’ai pas mâché mon plaisir, directement sur les seins, j’ai peloté trois secondes, et j’ai retiré le t-shirt, ou ce qui y ressemblait. J’ai bouffé son sein, putain j’avais faim. La dalle. J’ai cru que j’allais l’arracher, mais fallait pas abîmer l'bébé, hein, ça aurait été dommage, un peu trop sanglant. J’avais envie de smooth, de babines à même le derme. Cette douceur du sein, cette douceur. Un truc affolant. Je me suis rappelé de justesse qu’elle en avait deux, des seins. J’me suis occupée de l’autre. De manière plus distinguée, puis après je me suis dit qu’il allait être jaloux de pas trouver tant d’ardeur, alors j’ai recommencé mon carnage, j’y ai mis du mien, j’étais comme un clebs content de son os. Enfin, là c’était plus frais quand même. Elle m’a rappelé à son bon souvenir qu’elle avait aussi une bouche délicieuse dont je pouvais abuser à ma guise. J’ai bu une gorgée de mon whisky coke, puis j’ai déversé le tout généreusement dans sa bouche, en faisant bien attention que ça déborde, qu’elle en ait jusqu’aux oreilles, et là j’ai léché sa joue comme un loup attiré par le sang, j’ai grignoté centimètre par centimètre, jouant le jeu timide de l’animal, jusqu’à choper le lobe, lécher tout le pavillon. Elle avait une trace dégueu et collante sur toute la joue, elle avait l’air fin. J’ai eu pitié, j’ai tout léché à nouveau en prenant soin d’effacer mes traces. J’suis pas dégueu à ce point quand même pour ridiculiser mon repas. Elle a fait un pas vers moi pour m’attraper, je l’ai repoussée plus brutalement que voulu contre le mur. Je lui ai fait comprendre l’intention de la chose en baissant derechef son jean. Et je me suis attaquée à la petite fourrure. Hein… c’était tout ce que je préfère, ce petit gazon, j’ai fourré mon nez, j’ai respiré bien fort, et je me suis râpée la joue contre les poils drus. A un moment j’ai levé les yeux juste pour checker si je paraissais pas trop tarée à la demoiselle et qu’elle allait pas me fausser compagnie, mais elle avait l’air de trouver un certain intérêt à me voir dans cette position. J’ai donc foncé au but, j’en ai même souri, quand elle s’est à moitié repliée sur elle-même dans un sursaut. Puis elle s’est détendue, enfin je l’ai détendue la fille, tu penses bien. Quelques coups de langues bien placés et ça en redemande. Sa chatte avait un goût drôlement sucré, j’avais l’impression de sucer une gourmandise, et je suis allée chercher plus loin par curiosité, puis j’ai continué parce qu’elle avait l’air d’apprécier. J’avais soif, j’ai arrêté en plein milieu, j’ai bu à nouveau dans mon whisky coke, puis je l’ai regardé plus attentivement d’en bas. Chais pas si c’était l’alcool ou quoi, mais d’un coup elle m’ait apparu si jolie, je me suis demandée si je passais pas à côté d’un truc. D’un coup j’me suis dit, « t’es con, tu passes à côté d’aucun truc, t’es dessus.». Alors la meuf j'me la suis cognée jusqu'à la fait jouir putain, j’te jure, je l’ai fait jouir comme jamais elle pensait qu’elle allait v'nir. "

vendredi 19 février 2010

Scène 11 - A la régulière

« Petite salope, elle me dit. Ecarte les cuisses. » Allongée sur le dos, j’écarte. A genoux, à côté de moi, elle plonge sa main entre les lèvres, et ramène la mouille. Son sein lourd vient battre contre ma joue. Le téton folâtre dans ma bouche. Je boue, mais je reste docile sous la louve. Je la laisse opérer froidement. Elle suce un doigt, et commence. Elle en suce deux, car elle aime ça, et recommence.
Ses mèches longues, ondulées et noires, balayent mon torse alors qu’elle remonte. Et soudain, ses yeux tombent comme deux plombs. A un souffle de distance, sous sa frange aux sucs mats et piquants, elle me consomme. Ses yeux mangent, pendant qu’elle trime. Je ne dis rien, ce sont mes lèvres qui parlent. Je ne dis rien, c’est mon premier piaillement qui la renseigne, suivi du déhanchement. La maîtresse nous enivre. Elle accroit l’aiguillon. Son vilain sourire m’invite à chanter plus fort. Je gémis, et réclame. Elle entre et sort. Elle reprend l’ouvrage en dehors. Elle entre et sort. Je m’agite. Je hurle : « Je veux ton cul, je veux ton sexe, je veux tout lécher, j’en ai marre d’être sage. »

Elle s’installe lentement en me présentant ses fesses, en fourche haute. Puis elle retrousse les grandes et petites lèvres de sa chatte. Devant la scène je perds la tête, je dégouline. J’attrape son bassin, le presse, je n’attends plus, je lèche débilement. Je suçote le bonbon, j’ingurgite la bidoche molle, je pétris, les yeux ronds de bonheur comme un enfant accroché au ventre. Calmée un peu, je remonte enfouir mon nez dans les boucles brunes de la raie de son cul. Je respire à plein toutes ses odeurs iodées et crues. Ma langue s’entortille dans une ou deux frisettes, je grignote, je pourlèche. Je me dégage un peu pour aller draguer tout du long, et fricoter avec l’ouverture. Je glisse un doigt dans sa chatte. La salope a fait pareil de son côté. Les chairs roses débordent de mon sexe. Elle pioche et soudain se fixe. Son prénom afflue aux bords de mes lèvres, il enfle dans la pièce. Je me déconcentre avant de me rendre. J’ai encore d’autres envies à satisfaire.
Je retrouve son sexe ouvert et brûlant. Je lape les écoulements à la régulière, je besogne sans fainéantise pour installer la pompe. Puis je m’abreuve un moment. Son prénom tourne encore dans ma tête. Je harponne, en profondeur son trou avec ma langue. Je me barbouille de la cyprine, qui maintenant ruisselle du menton à mon cou; mes épaules trempent. Je présente une requête à voix haute. Elle lève légèrement ses fesses et je la regarde pisser le liquide doré, avant de grouiller mon visage dessous. Elle s’arrête, repose son sexe dans ma bouche, en reprenant ardemment les manœuvres avec sa langue et ses doigts. Lorsque le jet chaud tombe, il s’étale dans mon cou, et peu à peu une flaque se répand jusqu’à mon ventre, je jubile. Je jouis.

vendredi 12 février 2010

Scène 10 - A table!

Fin de service de midi, le patron nous avait laissé entrer pour le tout dernier couvert. Gueulant en direction de l’arrière salle, il donna des instructions à son serveur, avant de filer en sifflotant, le sourire aux lèvres sous sa moustache. Il nous laissait dans les mains de son meilleur serveur, avait-il plaisanté, non sans une pointe de fierté.

Plongée dans la carte du menu, ma lecture fut interrompue par l’arrivée d’une taille intéressante, serrée dans un jean délavé. Je relevai la tête, et fut stupéfaite. Je le trouvai non seulement beau, mais je le désirai là, tout de suite. Et je lus le même trouble sur son visage.
Je jetai un coup d’œil à mon amie installée au fond de la banquette. Rivée sur la carte, elle n’avait pas assisté à la scène. Elle se mit à commenter avec enthousiasme les desserts, excitée comme une jeunette à son premier bal, par les mots "chocolat", "grand Marnier", et "supplément chantilly"!

Le serveur joua son rôle. Je repris celui de la cliente. Oui, oui, j’avais choisi. Et j’énumérais les plats, sans appétit vraiment. J’étais distraite, intriguée par cette ébullition inattendue. Il termina de prendre la commande, et s’en alla en cuisine, non sans trébucher dans le pied d’une chaise.

Ma main tapotait nerveusement la table. Je ne tenais plus en place. Mon amie me questionna sur mon agitation. Je lui expliquai l’échange silencieux qui avait eu lieu sous son nez. Étonnée tout d’abord, elle s’amusa à me chambrer gentiment.

Le serveur réapparut avec notre bouteille de vin. Il baissait anormalement les yeux sur l’étiquette en nous la présentant. Il n’avait pourtant aucune raison de cacher son adorable minois aux yeux noisette. Après avoir ouvert la bouteille, il nous servit maladroitement. Il n’y avait plus du doute sur le trouble que je semais en lui.
Alors qu’il quittait la table, je prévins mon amie, j’allais faire une folie. Si je ne revenais pas d’ici dix minutes, elle n’aurait plus qu’à s’éclipser… Je me levai de table et traversai le rideau de perles qu’il venait de franchir.

Mon élan retomba devant l'unique présence du panneau " toilettes". Et j’hésitai maintenant à exposer plus loin mon audace au risque qu'elle devienne ridicule. A droite la pièce semblait s’ouvrir vers la cuisine.
Il se manifesta soudain devant moi et crispé, me demanda. « Vous désirez quelque chose ? Vous voulez… ? » Je coupai court, et l’embrassai sans même prendre ma respiration. Il m’enlaça sans question.
Rassasiée au contact de ses lèvres, je fus happée par une envie plus pressante. Il m'arrêta un instant, pour parler : « Je ne comprends pas… je ne comprends vraiment pas. Tu comprends, je suis gay normalement. » Je lui répondis en souriant, sur le même mode. « Mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas moi-même. Je suis lesbienne. Normalement. »

Je l’embrassai à nouveau, son visage dans mes mains, l’une monta coiffer ses cheveux bruns. Entre nos caresses il prévint, dans un souffle, « Mon patron… mon patron va revenir. Lui et moi on couche ensemble… On a 30 minutes avant qu’il revienne, il faut pas qu’il le sache sinon il va me virer ». Il nous emmena contre le meuble de cuisine. Je lui enlevais son t-shirt, il ouvrait ma chemise. Il s’attaquait à mon cou, je baisais les rondeurs de ses muscles. Nous dévalions les pentes, remontions vers les lèvres, dans une course effrénée. Trente minutes. Il déboutonna son jean et j’enlevai le mien, fit voler mon slip quelque part, je montai sur le meuble de la cuisine, mes fesses aux bords, cisaillées méchamment par la planche du contre-plaquée vert. Je m’ouvrai large devant son membre raide, l’attrapant au vol par les épaules, le précipitant vers moi. Il calma le jeu un instant, recueilli alors qu’il déroulait une capote sur son sexe. Puis levant la tête, content comme un minet qui a fait son devoir, il s’enlisa lentement. Sans préliminaire il martela soudain, concentrée à rebondir régulièrement entre mes cuisses, fluide, assuré. Je frayais entre les coups osseux et la dureté de la table. A force de prendre, je m’énervais, devenais rageuse, et il se déchaina de plus bel. Pris d’hystérie nous gémissions ensemble dans l’effort, quand je suffoquai à la vue de deux bras musclés qui l’enlacèrent par derrière. J’eus peur une seconde à peine, car les bras détendues, ne menaçaient guère. Ils se mirent au contraire à caresser sensuellement le buste glabre et brillant, et je vis s’enfouir dans la nuque svelte, la tête épaisse du patron du restaurant.

Mon joli mâle voulut se défendre d’un mot d’excuse, mais le patron l’en détourna, attrapant à pleine main la bouche, y fourrant sa gueule. Les deux biches ramèrent devant moi avec leurs langues. Puis ne le quittant pas des yeux, le patron tira une capote de sa poche, baissa son jean, et empala son jeunot encore chaudement actif dans mon con.
Décidé à reprendre le jeu à son avantage, l’homme repris un rythme dense et lent, ramenant massivement le corps du serveur sur moi. Je me retrouvai sur le dos, pulvérisée et réduite. Je sentais la charge s’intensifier, et tirer cruellement sur l’écartement de mes cuisses. Je me vengeai sur le dos, plantai mes ongles, mordis le torse. Le rythme ronfla comme une mécanique, savamment retenu pour ne pas rompre le contact établi entre nos corps imbriqués.
Peu à peu, le jeune homme se mit à gémir à quelques centimètres de ma figure. Son membre poussait d’une vigueur nouvelle, et je sentai son pubis s’écraser terriblement sur mon clitoris. Battu par le labourage, il profitait du moindre espace pour répercuter copieusement les assauts dans mon con. Se dressant sur ses poings fermés, il me délesta de son écrasement. Son visage plongé sur le mien, je voyais s’ouvrir et se fermer ses lèvres, sa respiration gonfler, et je sentais le même mouvement s’épanouir entre mes cuisses. Ma bouche goba sa lèvre pendante et molle. Je la suçai, la léchai, comme un bout de chair familier, pendant que les secousses, menées sans vergogne, nous clouaient ensemble. Mes halètements rejoignirent les siens et la voix brute et hérissé qui empoignait toute la salle.

jeudi 28 janvier 2010

Scène 9 - Partie de campagne


Bande-son : Bear in Heaven - "Lovesick Teenagers"

Nous avions profité de l’heure creuse pour dépoussiérer les bicyclettes et gonfler les pneus, bien au frais dans la grange, à l’abri de la chaleur de midi. Je regardais les cadres bleus briller à nouveau sous le soleil. J’écoutais le roulis de la chaîne égrener les mètres parcourus. J’ouvrais grand la bouche, avalais l’air, sortais la langue pour goûter les épices de l’été. Puis j’écarquillais les yeux malgré la brise, à m’en faire pleurer à grosses larmes, pour suivre tout le défilement des couleurs grasses et vives alentours. Les fleurs jaunes, les brindilles fléchis et cassantes, les herbes piétinées et vertes, les bordures en friches, les taillis encombrés de ronces, et les ronces parsemées de baies pâles, dures, qui noirciraient à la fin de la saison, pour donner le jus sucré et âpre des mûres. Je pensai aux tâches de mûres. Aux confitures confectionnées tant de fois.
Arrivée en haut du chemin agricole, le paysage grandiose de la campagne me tira de ma rêverie. A perte de vue sous les nuages blancs, les champs dessinaient l’été, de tournesols, de blés, de vallons lointains et imaginaires. Nous nous arrêtâmes pour profiter un instant du panorama et remplir nos poumons de ce vent si particulier, à l’odeur de bêtes agricoles et de terre.

Lancée à toute allure en vue de la dernière montée, je retrouvai soudain devant moi la silhouette agitée et familière de ma complice d’autrefois. Elle m’emmenait cet après midi sur les traces de notre enfance. Je jetai un œil à son corps devenu adulte, à la peau finement bronzée de ses cuisses, à son petit short qui soulignait ses fesses et sa taille agréable, ses bras chétifs, nerveusement agrippés au guidon, qui commençaient à se bagarrer avec la pente. Le tissu lâche de son débardeur flotta au vent dans la descente, tout comme ses mèches blondes.

Nous jetâmes les vélos à l’entrée du près, et passâmes les fils barbelés chacune notre tour. Longeant les buissons, à l’affût des bruits de la ferme que nous traversions, nous nous remîmes dans la frayeur délicieuse de nos bêtises. Un vieux chien aboya un avertissement morose, puis défaitiste et résigné, traîna sa chaine à l’intérieur de sa niche. Nous arrivâmes enfin au point sensible : il fallait courir quelques mètres à découvert, devant les fenêtres de la résidence des propriétaires, puis passer derrière la grande bâtisse qui servait d’étable. Je me lançai en premier. Puis vérifiant que la voie était libre plus loin, je lui fis signe de me rejoindre. Elle déboula vers moi d’une manière dégingandée qui me fit pouffer de rire. Je l’attrapai au vol pour l’arrêter avant le petit muret. Je sentis le choc de son buste contre le mien et nos joues se frôlèrent. Je sentis, l’odeur miel et boisé de ses cheveux.

Nous marchâmes tranquillement dans le près, et arrivâmes devant le pigeonnier, qui nous servait de QG, enfants. Le sol était jonché de tuiles éclatées. Le toit en état déplorable, montrait un trou béant en plein milieu. Nous contournâmes la zone puis montâmes à l’échelle de bois. Je trouvai devant moi une chaise cirée, un paquet ouvert de bougies, un matelas, des livres et des cigarettes écrasées dans un vieux cendrier doré. Elle était venue quelques jours plus tôt sans me le dire. Je m’enquis de la raison de cet aménagement.

- Je voulais revenir ici. J’ai pensé à cet endroit... de nombreuses fois. Je voulais revenir ici avec toi. C’est pour ça que je t’ai amenée. Est-ce que… tu te souviens, de ce jeu ?

Elle prit ma main droite, tourna la paume vers elle, et fit le signe secret de notre enfance. Bien sûr, je me souvenais. Et mes yeux ne quittèrent plus les siens. Mon corps, immobile, ne savait quel mouvement entreprendre. Fallait-il l’interroger à nouveau sur ses intentions?
Elle tira ma main vers elle, et la posa sur son sein. J’étais comme une pierre. Comme une pierre qui allait être brisée par le pilon qui, crescendo, martelait l’intérieur de ma poitrine. J’allais me briser, là, si je ne bougeais pas.

Je fis le pas qui m’éloignait d’elle, l’attrapai par la taille, la dévisageant gravement. Elle mit ses mains sur mes épaules, puis posa sa tête contre moi. Nous restâmes un instant sans bouger. Elle releva le menton vers moi, et nous nous embrassâmes. L’invitant à descendre vers le matelas, je retins sa chute, et la déposai avant de m’ensevelir dans sa chevelure, et de glisser le long de sa joue, de son corps. Je replongeai un instant dans ses yeux, et fus émue par l’ouverture de ses lèvres. M’approchant d’un souffle je perçue le désarroi dévorant, le tiraillement sensuel qui si souvent me faisait la désirer. Je fondis sur sa bouche, pointant le bout de ma langue sur la sienne. Et nos langues se caressèrent habilement, jusqu’à ce que les baisers deviennent voraces , presque brutales. Je fis mine de mordre sa mâchoire. Elle se détourna avec vigueur, puis revenant rageusement sur moi, elle me renversa sur le dos. Sans attendre, elle planta ses dents dans l’arête saillante de mon cou. J’étouffai ma surprise. Elle serra plus fort. Mon plaisir grouilla de la poitrine à mon cou, et j’hoquetai dans un gémissement plaintif. Je fondis entre la douleur et le plaisir, sans essayer de m’opposer vraiment. Je la laissai décider, comme un animal abattu. Elle aurait pu déchiqueter ma peau, percer la veine, je restai là, à aimer le poids de son corps sur moi, à aimer qu’elle enfonce toujours plus loin ses canines. Elle serra encore. Immobile et décidée. Je repris mon souffle, puis un autre, et le rythme de ma respiration s’accéléra dans une insuffisance mécanique. Instinctivement j’essayai de me dégager, mais elle me garda fermement entre ses mâchoires. Je sentis la veine m'avertir entre ses dents, l’adrénaline cogner brutalement à mes tempes, puis mon souffle se raccourcir dans ma gorge, jusqu'à devenir un mince et calme filet, proche de l’extinction. Délabrée, ma conscience avait fui mon crâne. Elle habitait tout mon corps. Ma peau avait gagné une perception accrue, et mon sexe perçut avec finesse la main caressante, qui progressait vers les grandes lèvres. Les doigts souples et sûrs me donnèrent un plaisir immédiat. J’errais quelque part entre les deux pôles persécutés. Dans l’impossibilité de me focaliser sur l’un ou l’autre, je me laissai emporter par une bulle qui m'emmena vers une haute atmosphère. Je fus choquée par des respirations saccadées, tandis que les doigts caressaient et les dents menaçaient toujours. Je ne distinguai bientôt plus par où j’étais conquise. Le cou transpercé, le sexe fouillé sans cesse. Les enchainements n’eurent plus de sens, et l'orgasme afflua bouillonnant et si immense que j'hésitai à me laisser prendre. Mais il décida pour moi.
Quand elle relâcha son emprise, je mis quelques minutes à retrouver mes esprits, puis je la regardai d’un air entendu, et provoquant.
- Je vois, dis-je. Peut-être est-ce à mon tour de te rappeler quelques bons souvenirs.

Je me jetai sur elle et la tournai à plat ventre. Mon bras lancé en écharpe autour de son encolure, je l’écrasai à l’avant, faisant mine de l’étouffer. Elle se rebiffa, et je ris derrière sa nuque, lui soufflant une brise désagréable à l'oreille. Je la taquinai encore, de mes dents et de ma langue. Elle protestait vainement alors que peu à peu je circonscrivais ses mouvements sous le poids de mon corps. Dans la bataille je plaçai une cuisse entêtante entre ses jambes, et la collai à son sexe. Elle trouva rapidement l’avantage de sa position. Et j’encouragerai les mouvements de sa croupe contre la peau de ma cuisse, lui intimai de frotter son sexe bien ouvert. Profitant de cet instant, je desserrai ma prise, pour mieux placer le garrot. Ma paume vint s’imbriquer à la base de son cou, contre le battement infime de la carotide. J’appuie doucement mais fermement. Son corps succomba lentement, plus lourd, plus lâche. Elle se mit à s’étriller indignement contre ma cuisse, à pousser des soupirs longs, à rouler plus loin ses hanches. Le glissement de ses chairs moites le long de ma cuisse, ses fesses montées toujours hautes contre mon pubis, me grisèrent, et je serrai les dents pour ne pas céder trop vite à l’envie de l’envahir profondément. J’ôtai ma main, léchai le haut de son dos, mordai fort. Elle poussa un cri plaisant. Je léchai ses épaules, avant d'attaquer doucement autour du point maître. Exerçant une succion légère, augmentant la morsure, je m’acharnai à jouer sur la pression sanguine. Je levai soudain la tête, curieuse de trouver les pépites rouges concentrées sur son cou. Je fus satisfaite par la marque; et la plantai cette fois plus franchement de mes dents. Elle haleta dans un cri mourant et timide, non loin d'une respiration reconnaissante. Je glissai alors mon pouce dans la béance humide de son sexe, tenant entièrement son sexe dans ma paume et mes doigts, prête à recueillir ou à l’emmener là où je la désirais plus à moi encore.


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