dimanche 15 novembre 2009

Scène 1 - La vendeuse

Une voix m’appela en cabine d’essayage. Je m’arrêtai devant le rideau blanc et demandai si la cliente avait besoin d’aide. Un corps m’empoigna par derrière, une main et un tissu sur la bouche, une odeur âcre emplie soudain mes narines. Je me raidis, réussissant à lever un bras pour me dégager. Mais déjà je basculai dans la cabine, et tombai nez à nez avec mon visage terrifié dans le miroir. Un homme en noir me tenait comme un insecte. Il me semblait avoir mille bras. Ses yeux bleus sur moi me glacèrent.

Sans prévenir mes jambes flanchèrent. Je m’évaporai, étrangement consciente pourtant. Toute envie de lutte m’avait abandonné. Il retira sa main. J’entendis une voix au-delà du rideau. Elle parlait à mon agresseur.

L’individu me plaqua alors contre le mur, attrapa sous ma jupe l’élastique de ma culotte et la baissa à terre d’un geste. Il se releva dans le même mouvement, pris mes cuisses en me soulevant contre lui. Je sentis ses hanches se coller contre moi, et son membre dur pénétrer. Dans ma tête un « non non… » résonna, lointain, irréel. J’encourageais cette voix à sortir, mais elle resta inaccessible. Elle s’éloigna bientôt et rien ne sembla plus exister.

Puis, venue de la pénombre, battement après battement entre mes hanches, je sentis mon cœur se gonfler, ma gorge se déployer et s'offrir. La chaleur montait jusqu’à mes seins ballotants lourdement sur ma poitrine. Le déplaisir était maintenant grisant. Mes mains machinalement le repoussèrent encore, bloquées contre sa poitrine. Mais je ne comprenai plus ce geste, incohérent avec le reste de mon corps possédé. Et je cédai bientôt à l’envie du tissu noir.

Je traçai les lignes maitresses de mon ennemi dans la lumière aveuglante. Mes bras s’animèrent, mon dos sembla se tordre comme un serpent. Je glissai entre le mur et lui. Et lui, qui cognait, qui s’entêtait entre mes cuisses. La cadence était brutale et je l’accompagnai parfois dans d’étranges secousses. La chaleur s’insinua dans mon sexe remplie, ma nuque fut parcourue de frissons terribles, mes bras, mon ventre de démangeaisons, toujours plus intenses. Soudain plus rien ne compta que lui et je ne lui refusai plus rien. Ni les soupirs, ni les caresses. Ma tête tombait sur lui, puis se renversait soudainement dans des cris de plus en plus profonds.

Ma bouche gonflée de mots inaudibles, ma langue en cherchant une autre. J’avais une soif interminable sur les lèvres. Il baissa le bas de son masque et se pencha sur moi. Ses lèvres étaient douces, son visage imberbe, sa langue était forte et précise. Son baiser, vaste et sûr. Je fus absorbée par lui jusqu’à la montée d’un orgasme destructeur. Un orgasme qui n’eut pourtant pas de fin. Et la fatigue ne sembla jamais vouloir l’emporter. Il mit sa main sur ma bouche, et je le mordis comme un animal. Il retira vivement sa main et me gifla. Un second niveau de plaisir s’ouvrit entre mes cuisses. Et je tombai dans une mort divine, laissant mon corps à la merci des pulsions de la chair et de la bestialité. L’orgasme me prit, sans que je sache, sans que je ne le veuille ou n’en veuille pas. Il m’écroua simplement contre le mur.


Groguie, je distinguai mal à travers la lumière aveuglante. Je laissai mes mains découvrir l’inconnu qui me tenait maintenant à bout de bras, le souffle coupé sur mon cou. Sous ma paume deux formes tendues, deux formes rondes. Un tourbillon m’emporta, je ne compris plus.

Il me relâcha. Parla à son complice. J’en profitai pour passer ma main sous le tissu noir et découvrit deux seins. Une fille. Il ou elle mit sa main sur la mienne et la guida dans son pantalon. J’enveloppai son sexe. Une fille avec un sexe de garçon. Je fis couler la peau douce de son sexe dans ma paume, et plongeai mon regard dans les deux nappes bleues de ses yeux. Il se rapprocha et m’embrassa de nouveau, et ma main instinctivement vint trouver le sein curieux et tendre. Nous restâmes ainsi enivrés par ce baiser. Mes lèvres fourmillaient, sa langue voulait me lécher toujours plus.

Il m’assit sur le fauteuil rouge, et glissa sa tête entre mes jambes. Il lapa petitement mon sexe humide et chaud, comme une friandise. Je fus étonnée de sentir le plaisir revenir si vite. Et je m’enfonçai dans le fauteuil pour m’offrir plus encore. Il se mit alors à lécher plus largement la fente des petites lèvres déjà bombées. Puis sa langue se mit régulièrement à aller et venir de mon clitoris à l’entrée de mon vagin. Il intensifia la pression sur mon clitoris. Et je chavirai dans une spirale sans issue.

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