dimanche 28 novembre 2010

Scène 18 - Aux chevilles de l'autre

Parfois elle tombait évanouie. Et je m’affairais, je m’inquiétais, je baisais ses bras, et remontais le long de la robe sous laquelle elle avait disparu, si menue, jusqu’à la sentir sourire à nouveau, alors que son parfum et celui de l’été opéraient et me saisissaient tout contre elle.

Dans la pièce vide, blanchie par la lumière de la matinée, c’était ce souvenir qu’elle réveillait avec intention, alors qu’elle basculait en arrière, lentement, très lentement… sans me quitter du regard, dans la continuité de ma jouissance. Elle laissa glisser ses mains sur mes cuisses, puis s’effondra le long de mes jambes.

Le dos à terre, elle irradiait de ce plaisir froid, de celui qui traîne aux chevilles de l’autre. Elle se dandinait devant moi, la spectatrice assise et confortable, en battant sa jupe sur ses cuisses. Elle s’affolait elle-même, mouillait ses lèvres avec avidité, les retroussant parfois où mordait sa canine. Elle se mit à gémir, un peu en avance… Et comme un pantin bien conditionné j’y répondis par la même figure, un souffle grossier en prime. Elle se figea soudain sur le lino sale, presque assurée de ravir mon corps.

Je remontai mon pantalon de lin, méprisant son manège et cachant la mine de mon calcul ; avant de reparaître.

Le menton relevé, le sourire à peine absent, d’un geste je ramenai bruyamment une seconde chaise à son flanc. Incertaine, elle plissa ses yeux interrogateurs. En réponse je pressai seulement les deux pieds de métal au contact de ses hanches.

Toujours à terre, elle se tourna vers la chaise qu'elle enlaça de ses jambes et commença a travailler comme une araignée, essayant de ramener l’objet dans son trou. Enervée par sa mise en scène absurde, elle tiqua et tressaillit comme une possédée. Puis elle remonta ses hanches, et s’arqua entièrement mains au sol, pubis en l’air, au bord de l’assise, la tête renversée, ses mèches ondoyant dans la poussière. Elle retomba alors comme une planche. Elle repris, concentra maintenant son art autour d’un pied de la chaise, méticuleuse avec elle-même.

Je la regardai se donner. Puis. J’attrapai le dossier et maniait la chaise, la tirant en arrière, de sorte que j’élevai à présent deux cornes de métal au dessus d’elle. Surprise, elle se releva toute alerte, avant de prendre place sous l’un d’eux avec soumission. Et je fis lentement évoluer l’embout, alors qu’elle le regardait disparaitre entre ses cuisses.

J’enfonçai la tige dans son con, lentement, testant la fragilité de la chair. Je fouillai un peu abrupt. Lorsque j’entendis un soupir, à mi-chemin de la crainte et du désir. Je remontai pour frayer mieux dans le passage qui s’humectait et s’attendrissait.

Son visage se détourna vers la pièce vide. J’inscrivis alors plus fermement le mouvement, visant bien que son sexe accepta de se faire prendre.

C’est en geignant qu’elle se mit soudain à se bâtonner elle-même. Comme une forcenée elle s’étrillait sur l’étranger, tournant vers moi son visage rougi par l’effort et la convoitise. Elle se heurtait, sans égard, apprivoisant l’idée de se blesser. Le désirant même à mesure que sa respiration m’entrainait à soutenir une pénétration plus ardue et fréquente. Je cramponnai la chaise, qui tressauta encore dans ma paume au moment d'une dernière plainte aliénante.