samedi 7 août 2010

Scène 15 - Polymorphe

Bien maline d’avoir eu en premier ce qu’elle voulait, elle butinait, appréciait mon sexe comme un dessert qu’elle espérait faire durer au possible. Elle dégustait, petitement, encouragée par l’autre. Sa frange bien peignée et coupée nette sautillait sur son front au rythme de son pillage concis. Elle, c’était la brune : queue de cheval courte, aux mèches fines et lourdes, à la bouche gourmande et ronde comme une framboise, aux yeux noirs pincés par deux ailes légèrement bridées. Ce qui lui donnait ce regard à la fois de fée et de petite pute pimbêche, qui lit Elle et tout ce qu’il y a dedans, et qui collectionne les petits choses, les petites tasses, les petits livres, les petits bibelots. Plutôt petite elle-même, rentrée et nerveuse, avec une chair tassée sur les mollets, un cou fort autour duquel j’aurais bien mis un collet pour voir… L’autre, c’était bien l’opposée : à la tignasse blonde ou châtain, on ne devinait pas. Aux mèches inégales un peu cassantes. Un fétu de paille qu’on avait envie de fourrager sans arrêt dans la main. Elle était longiligne, parfois pointues sur les hanches, un cul au travail comme un ballon de foot, le regard de côté, et un rictus aux lèvres taquin et prêt à initier les entourloupes.
Qui avait commencé à parier qu’elle me donnerait le meilleur, « le plus grand », orgasme ? Je n’ sais pas. Mais je me retrouvais fesses nues sur le canapé-lit du salon, l’une grignotant et suçotant les replis de mon sexe, l’autre épiant la technique. ‘Ne manquait plus que les conseils.

Un énervement, ou un reste de pétard, la poupée brune se transforma sous mes yeux en louve… à la gueule prise dans la chair à vif, aux dents qui déchirent et découpent. Elle mâchouillait parfois autour d’un lambeau, salivait et frottait sa langue contre les morceaux en résistance. L’animal me surveillait faiblement, tout occupé qu'il était à tirer et cisailler. Une tête familière rejaillit, au moment d’un premier dégorgement de chaleur entre mes cuisses. Je libérai des bribes de geintes, et commençai à distinguer mal ce qui m’entourait. La fille s’affaira plus largement sur ma vulve, à renfort de coups de langues obstinées. Je voyais parfois la louve aux yeux gris, parfois les yeux noirs de la fille, parfois les crocs, parfois la bouche ouverte, la langue rose. Je ne suivais plus rien, ne contrôlais aucun tressautements, qu’elle me bouffe, qu’elle me dévore, j’étais prête à y laisser ma peau.

L’autre la dégagea d’un coup de hanche. « Attends, attends, tu fais ça à la va-vite, attends un peu qu’on la fasse languir un peu quoi » Elle attrapa ma jambe et la cala sur son épaule, en venant coller sa taille à mon sexe ouvert. Je devinai le harnais, et le gode qui fleuretait mollement sous mon sexe. Elle embrassa ma jambe, et levant les yeux vers moi, percuta son attirail dans mon con. Satisfaite de sa manœuvre elle lâcha à l’autre : « Lèche donc, t’as la place », en continuant de me triller avec souplesse. Je ne voyais plus le petit théâtre de ma vulve, j’en devinais à peine le détails, tourmentée entre mes deux tenailles. Mes hanches connaissaient un affolement général. Tour à tour, j’étais assaillie à pic sur mon clitoris, puis enlevée par un plaisir profond de mon con, je sentais le grésillement des muscles de l’entrée de mon vagin. Je… me noyai dans ce tableau de plaisir. Ma persécutrice au harnais, changeait parfois de position, plaçant ses jambes sous mes cuisses, elle venait cogner plus fort et plus près, et puis elle reprenait à sa position initiale quand bon lui semblait. Elle disposait de moi, et fut bientôt griser par tant de pouvoir, jusqu’à désirer avidement m’emboutir plus loin et plus fort : elle me prit en missionnaire, bras tendus, elle balança sa taille machinalement sans rien vouloir savoir des rebuffades de la brunette qui réclamait sa part. Ses seins ballotaient sur mon visage, et de temps à autre le pendentif de sa fine chaine en or se glissait dans ma bouche, ou encore venait me fouetter le menton et la joue. Je jetais un coup d’œil de temps en temps, sur sa nuque, par instant elle aussi se transformait en loup, férocement occupé à réaliser ce que lui commandait les démangeaisons de sa queue. Elle frottait sans cesse contre les parois lisses et visqueuses. Je fus relevée, assise, toujours prise, je distinguais maintenant un torse aux poils drus, une chevelure poivre et sel et bouclée, puis d’autre mèches inconnues lustrées et courtes, un torse aux muscles plats et durs, plaqué sur mon visage, et la taille imposante qui s’acharnait entre mes jambes, une verge opiniatre qui creusait toujours plus profondément en moi. Le corps se redressa, je vis une bouche tiraillée et écumante, des yeux intensément ancrées dans les miens, à la fois en communion et en attente : je jouis remplie à ras bord de trouble ou de foutre. Je fermai les yeux, je désirai me poser quelque part, mais on ne m’en donna pas l’occasion. Je fus mise aussitôt à quatre pattes, et retrouvai les sensations des bouts de seins en train de caresser mon dos, alors que montait à mes narines le parfum doux d’une fille. J’étais chavirée par ses lèvres mouillées qui se battaient sur mon cou. Je repensai aux coulures que j’avais surprises entre ses cuisses. A la mouille que furtivement j’étais allée sonder d’une main un instant plus tôt.
Décidée à reprendre un peu la main, la brune s’assit jambes épars devant moi, et je répondis à l’invitation de son sexe avec appétit. Sans me laisser m’y attarder elle releva mon visage, et se glissa sous moi pour chatouiller tant qu’elle pouvait les abords gonflés de mon sexe et de mon clitoris, tandis je subissais les pénétrations soutenues de la blonde et de son joujou. Je coulissais entre ses deux corps chauds et tendres, je me délectais des lèvres et du bouton rose, mais renonçai très rapidement : me prenait à la gorge l’irrépressible besoin de geindre entre elles deux. Ce que je fis pendant de longues minutes, sans parvenir à faire cesser ce cycle infernal.

La brune se dégagea et revint d’un air décidé avec un harnais. « Mon tour. » Chipie, elle ne me lâcha pas des yeux alors qu’elle aussi imita ma première baiseuse, en passant une de mes jambes sur son épaule et m’investissant bien à fond. Moins assurée que la blonde, elle compensait sa maladresse par plus de raideur, et m’enfilait rude. Son rythme était sec. Mais sa tenacité me mit au pas, pendant que la blonde emberlifiquotait ses doigts autour de mon clitoris. Agacée, par les mains, la queue qui frayait sans égard, je sentis un pincement acide, difficilement supportable sur mon clitoris. J’appelai, j’implorai qu’on cessa. Mais le mouvement des deux filles ne discontinua pas. Menée longtemps par ce régime, c’est mon sexe qui céda, et je fus happée par un orgasme violent et pointue. Elle se plantèrent plus encore dans mes chairs, et ma tête qui basculait en arrière depuis un moment déjà, disparut presque dans les coussins éparpillés sous ma tête.

J’haletais entre les dents, et tentai alors d’enlever les corps sur moi. pour reprendre mon souffle Mais la blonde plaqua sans réserve son buste contre ma poitrine, s’emparant de ma bouche, tandis que la brune vint accompagner la retombée de mon récent plaisir avec l’humidité d’une langue câline et recueillie. On ne pouvait pas s’y tromper au son de son doux lapement. Elle restait un court moment docile pour ne pas me refroidir au devant du nouveau manège inéquitable qui allait recommencer. Car elle fouilla bien vite avec une intention précise de me réexciter. Elle titilla les petites bonbonnières à la surface, jusqu’à que les chairs roses se régénèrent. C’est alors que la chaleur perçante me rattrapa à nouveau. Insupportable comme la première fois. Je protestai faiblement avec mes hanches. Mais la fille alla, imperturbable sur son ouvrage. Elle laissait parfois un doigt s’éterniser à l’entrée de mon vagin. Puis elle énerva la zone râpeuse, d’où pointa le second bouton qu'elle pressa et frotta de manière insoutenable.
Entre l’échappée et le laisser-prendre, j’étais agitée en tout sens. Je respirais fort, je montrais mes dents à l’autre, je léchais sa peau comme pour en prendre l’eau. Mais c’était le sel qui striait le bout de ma langue, et je léchais de plus belle pour en trouver encore, avide de débusquer l’odeur intime de la peau d’une autre avec ma salive. Je m’accrochais à son cou, son dos, et jouissais contre cette espèce de bonhomme blond, ce corps qui me semblait mi-femme mi-garçon. On aurait dit un adolescent, à la peau fine, aux muscles naissants.

La blonde se releva, tout en continuant à tourner ses doigts sur mon clitoris. Je n’espérais pas de récupération, et mon sexe non plus. Elle me regardait impavide, ravie de voir que je réagissais à son commandement. Elle engouffra deux doigts dans le sexe béant de désir qu'avait attisée la brune. S’installant sur son territoire, tout le long de mon corps, elle me pénétra. Elle cogna au fur et à mesure toujours plus loin. Je sentais mon sexe s’ouvrir comme un fruit, sur le point de quémander le pilon. Caprice comblé : la fille commença une longue série de pénétrations rustres et pesantes. Toute ma conscience se désagrégea, et je subis inerte et secouée son bon-plaisir jusqu’à qu’elle décide que j’en eusse assez. Et vous devinez encore… que la nuit, ne s’arrêta pas la.