dimanche 7 octobre 2012

Scène 23 - Offertorium ( la vendeuse épisode 3 )


J'entrai dans la pièce. Une vaste pièce blanche, de quatre boxes définis par des murs de toiles. Je levai le rideau du premier. Elle m’attendait, assise au bord du lit, nue, son visage dissimulé sous un grand masque tribal de chien loup et de plumes. Elle posa sa main sur la couverture pour que je la rejoigne. Je remarquai le drap et la couverture du lit, qui semblaient détestablement élimés, mais j'aimais bien la teinte gris perle. Intimidé par cette mise en scène austère et ces yeux fixes sous cette apparence de bête à corps de femme, je vins m’asseoir. Je déglutis. Je n’arrivai pas à poser ma main sur la cuisse qui me faisait tant envie.

Je m’adossai au mur comme convenu dans les instructions que mon contact m’avait transmis. L’élastique du garrot entre les dents, elle releva ma manche, et tapota sur mon bras pour faire saillir ma veine. Elle serra le garrot et piqua avec application. En desserrant le nœud, elle actionna lentement la valve de la seringue. A la garde, elle leva son regard vers moi. Au même moment ma bouche s’ouvrit et chercha une plus grande bouffée d’air.

Ma nuque se raidit et s’engourdit. Je sentis le liquide noir faire son chemin jusqu’à mes yeux et  disparaitre, en me laissant défait, la tête dans la lumière du néon. Et cette odeur piquante de ‘chemical’ dans les sinus. L’espace se décomposait comme un puzzle. Et j’étais hypnotisé, voué à cette lumière apparue je ne sais quand au plafond…  Dans ce silence entendu, j’ai su quelque chose, et oublié. Puis je me suis écroulé comme rejeté à ma propre condition.

L’atmosphère de la pièce commença à me bruler les narines. C’est ma respiration qui me réveilla. Les mouvements de ma poitrine pour inhaler plus d’air, plus, plus encore de quelque chose… et puis cela ne suffit plus. Mes bras, et mes jambes se sont animés d’eux-mêmes. Ma poitrine me bouffait de l’intérieur. C’est à ce moment qu’elle est entrée à nouveau dans mon monde, en retirant son masque. Je ne la voyais plus. Je voyais flou. Je voyais flou notamment de près. J’arrivais un peu à distinguer les points éloignés. Mais de près les lignes dansaient. Je paniquai. Elle me calma, gentiment, en me rappelant que c’est ce qui était prévu, et elle prit en mains de me déshabiller.
Elle relâcha le nœud de ma cravate, et défit un à un les boutons de ma chemise. Le frottement des étoffes entre elles, et sur ma peau, m’électrisait. Quand elle retira mon pantalon et mon caleçon j’avais déjà envie de la prendre sans attendre. Pourtant je ne pouvais encore la toucher. Une force invisible me tenait au seuil de mon libre arbitre. La drogue peut-être. «  Je n‘arrive pas à… _ ça va se dissiper me dit-elle rapidement, devinant mon désarroi. » Elle me repoussa à peine, je ne tenais pas vraiment l’équilibre, même assis. Et termina par la cravate, dont elle fit crisser la soie. Devinait-elle ce qui se passait sous ma peau ? Les jointures de mes mains crépitaient d’exaltation.

Je m’allongeai sur le dos avec l’idée d’empoigner déjà ses seins et ses hanches. Mais dans le même mouvement elle se mit à genou au dessus de ma tête, et contint mes poignets encore engourdis sous ses jambes. Mon horizon s’étendait à présent de sa toison brune vers la pointe de son menton. 
Elle commença à se masturber au dessus de moi ; chaloupant son bassin comme une strip teaseuse, aguichant les spectateurs invisibles, sans se préoccuper de moi. Je voyais sa main parfois voler au dessus de sa tête, et ses cheveux noirs qui en jaillissaient comme des feux d’artifices sur le fond blanc du plafond. A certains passages, elle écrasait les deux vallons de ses seins, et se pinçait les tétons. Je n’entendais pas de musique, mais j’en voyais une. Et puis elle soupirait fort lorsque sa main l’emmenait en profondeur dans son sexe. 

J’avais le cœur bleu et la bouche grande ouverte. Je salivai à l’idée d’enfouir ma tête dans tout ce paysage charnu et j’humai avec convoitise les élixirs de son sexe. Ses petits gémissements paradaient comme de doués petits escrocs. J’étais envahi de passion, fêlé d’entendre tout ces feulements femelles. Quand elle a décidé de lever les restrictions, et de libérer mes mains, j’ai foncé tête vers les ourlets roses et huilés de mouille. Je suffoquai béatement dans le parfum doux-salé de son pubis. 

Globalement je m’en mettais jusqu’aux tempes. Lapant comme un dératé, essayant de sonder plus loin dans son con. Je ramenai de ce qu’elle avait à m’offrir avec mes doigts et je m’en enduis la queue, avec l’intention de répondre à mon impatience de tout à l’heure. « Non. Pas maintenant » me dit-elle sans autorité ni douceur. Elle se retourna en position de 69 et fit glisser lentement ses lèvres sur mon sexe. Bonheur.  

J’aimai particulièrement qu’elle s’appliqua à ceinturer ma queue avec quelques pressions acharnées lors de ses allers-venus. Des frissons naissaient de ses cuisses et parcouraient mes bras lorsque je m’employai moi-même à la lécher avec une sensibilité fanatique. Elle se mit à tisonner mon gland du bout de sa langue, et torsader sa langue dans un jeu de circonvolutions impossibles. Sur le point de jouir, elle s’arrêta nette à l’orée de mon débordement. Joue contre ma queue elle dit encore : « Non pas maintenant. » Sans scrupule pour la base de ma queue, qui gonflée à bloc me hurlait assistance.

Elle tendit le bras vers le chevet placé à côté du lit et en sortit un bandeau noir et un crochet anal dont l’extrémité se prolonge par une cordelette. 

Une fois le bandeau ajustée, je fus dans le noir quasi complet. Elle m’équipa alors d’une muselière avec une boule qui m’obstrua la bouche, et me renvoya d'une pichenette, dos au matelas. Elle m’attacha enfin les poignets qu’elle suspendit ensuite en l’air.

 Elle s’assit alors sur mon torse, face à ma queue. Commença à me masturber capricieusement d'une main. De l'autre, elle achemina au contact de ma peau son nouvel instrument. Arrivé aux alentours de sa cible, il força mon anus par de petits viols répétés. 
Entré, il se mit à fouiller et coulisser généreusement dans les entournures de mon anatomie. 
Tirant d’un coup ferme, elle m’arracha une plainte en me ferrant plus cruellement avec l’engin.

Elle me récupéra dans sa bouche le temps de quelques sucés. Puis elle pelota agilement mes bourses et vint caresser les plus délicates de mes parties. Elle reprit mon sexe dans la palme de sa main et hâta brusquement un mouvement de pompe, nettement moins soigné. Et c’est ce qui me fit jouir presque dans la seconde.

Elle retira ma muselière et mon bandeau alors que je commençais à me laisser ensevelir. A la place elle me gratifia d’un collier d’où pendait une longe de cuir et de deux œillères qui parasitaient ma vue vers l’arrière. Elle tira sur la corde d’où je pendais, attaché à une boucle mobile sur un rail.Celui-ci émit un râle lourd lorsque qu'elle m’emmena me mettre à genou au pied du lit. Elle me dit d’allonger mon buste sur le lit. J’obtempérai. 

Dans un coin que je pouvais voir, elle enfila des bas blancs, et attacha à ses hanches un harnais de cuir. Elle attrapa aussi une fine baguette avant de se placer derrière moi. J’entendis la tige siffler dans l’air et le claquement sur mes fesses. Puis vint le pincement et son avancée brûlante sur mes chaires. Plusieurs grêles s’abattirent comme ceci et me laissèrent cuit sur le lit. 

Quand le silence revint. Elle vint se planter derrière moi, et je sentis la fraicheur du harnais qu’elle avait orné d’un gode quelques parts entre deux sévices.