dimanche 15 septembre 2013

Scène 33 - Amour interdit


- Salaud ! 

- Depuis le temps que j'attends que tu me dises ça. Salope. Lui ai-je répondu en me levant du canapé. De toute ma hauteur, je me suis avancé vers elle.

- Ce n'est pas ça que tu voulais ?  Depuis le temps que tu me le demandes. C'est pas ça qu'y 't plait ? Te faire traiter comme une pute ?

La claque a volé.

-Celle-là je l'attendais. Mais qu'est ce qu'elle est hypocrite. C'est tout ce que t'as dans la main ?

Ma claque s'est abattue plus lourdement sur sa joue.
Alors qu'elle portait la main à son visage, ahurie par ma réaction, elle voulut riposter en me bousculant. J'attrapai ses poignets et les emportai avec moi contre le mur, soufflant le reste de ma colère à son visage.

- C'est pas ce qui te fait bander un gros salaud entre les cuisses ? lui dis-je hargneux à l'oreille, alors que je fouillais dans sa culotte. ... Putain mais tu mouilles déjà salope, ai-je constaté d'un air dégoûté ... C'est pas ça que tu vas chercher auprès de Victor ? Un bon gros salaud friqué qui t'en fout plein la gueule ? Tu croyais que j'allais pas remarquer tous tes bleus la dernière fois ? Il a fallu que t'y retourne voir ce gros con. Et Justine ?  T'aimes ça quand elle te pille, hein ? Qu'elle te traite comme sa chienne. 

- Arrête ça, a-t-elle demandé révoltée par mes manières.

- Et ne pas profiter de ça ? m'exclamais-je en remontant mes doigts sous son nez et vers le mien. Mais ça ! Je ne vais pas m'en passer.  Non... On va redéfinir les choses. C'est juste fini le gentil amant épris qui t'aime et te chérit. C'est pas ça que t'es venu chercher chez moi, comme chez tous les autres d'ailleurs. Non.... c'est pas ça. Tu le sais ce que j'ai au fond des veines, hein ? C'est ça que t'es venue chercher.  

- Arrêêêête a-t-elle crié cette fois d'une voix qui appelait aussi du secours. 

Une main sur sa bouche, j'ai continué de la harceler, fourrant mon nez dans ses cheveux blonds.

- Les gens qui t'aiment ça te suffit pas, hein ? Il te faut un bon gros salaud qui t'écrase ? ... Tu vas quitter ton job demain. Tu ne vois plus tes putains d'amis les tarés. Tu ne sors plus. J'vais t'traiter comme ma petite salope puisque c'est ce que tu veux, et tu vas tellement aimer ça, que tu vas te briser. Tu vas pleurer. Tu vas en vouloir plus. Puis un jour tu vas me supplier de t'aimer. Mais ça sera déjà tellement loin tout ça. Tellement loin. C'est fini.

Rassérénée par un sursaut de peur, elle m'a échappé un instant, et a tenté de rejoindre le vestibule pour sortir de l'appartement. La voir partir me mit dans une rage noire. Je l'attrapai au milieu du salon par le bras.

- Tu es fou, a-t-elle lancé avec une autre claque que j'ai évitée.

 Nous avons esquivé chacun les coups furieux de l'autre. Mais dans un éclat de mains j'ai pu la saisir au cou. Je l'ai étranglée de longues secondes en la guidant à terre. Malgré ma prise elle a réussi à me surprendre et à m'entrainer dans un dernier tumulte au sol qui a tourné à mon avantage. Immobilisée sous mes cuisses et mes poings, j'ai recommencé, le sourire aux lèvres :

- Tu vas pas partir comme ça. Non... Tu vas pas partir, lui ai-je assuré d'un ton lugubre, une main à nouveau autour de sa gorge alors que je m'approchais pour l'embrasser. 

Au lieu de recevoir mon baiser, elle a chipé ma lèvre et l'a mordue en m'arrachant un cri et une douleur terribles. En retour je lui ai assénée une claque à la tempe qui l'a séchée au sol. J'ai alors humé sur sa peau les  effluves de sueur et empoigné sa poitrine encore haletante. Je suis allé m'enfouir dans son cou tandis que d'une main crispée et agacée j'ai commencé à déboutonner son chemisier. A la moitié des boutons défaits, elle s'est animée à nouveau, et j'ai préféré assurer ma prise sur son corps , me faisant admettre avec force entre ses cuisses. Puis j'ai mieux défait son pantalon, et glissé mes doigts dans son sexe. J'ai fouillé au plus loin dans les replis chauds. 

D'une main amollie par la fatigue, elle essayait vainement de barrer ma progression. J'ai lu son impuissance et sa supplique lorsqu'elle a compris qu'épuisée, son bras ne lui était d'aucune aide. Et pour accroitre son désarroi et la narguer j'ai délaissé un temps son sexe, et suis venu retirer lentement sa main de mon buste pour y déposer un baiser avant de revenir tout aussi facilement dans le renfoncement de ses cuisses et de commencer à la pénétrer. 

Mes yeux dardés dans les siens, j'avais hâte d'entendre un gémissement ou la formule d'une nouvelle supplique. Sous la pulpe de mes doigts, la chair molle s'est gonflée et a commencé à suinter. J'en étais si satisfait que ma caresse s'en est trouvé ragaillardie. Agressif, j'ai glissé plus haut et ramené plus bas les élastiques de la chair. Les tissus se sont tendus, révélant des reliefs qui m'invitaient à découvrir des recoins plus voluptueux en profondeur. Et j'ai entendu de sa bouche un premier murmure. Un murmure qu'elle a réprimé et qu'elle m'a refusé tant et si bien qu'il m'a encouragé à venir lui arracher avec plus de vigueur. 

Sournoisement, je l'ai câlinée un peu, j'ai bercé ses hanches, une main agrippée à sa taille. Puis refermant mes doigts haineux sur sa gorge, j'ai repris ma sauvagerie, menacé, serré sa petite gorge blanche. Son sexe qui s'ouvrait encore m'a emmené à taper dans la coudée profonde. Lentement, puis brutalement j'ai tambouriné agilement. De petits piaillements distillés entre des pleurs sont arrivées par flopées. J'ai continué mes allers et venus, infaillibles et cruels, gagnant toujours plus de vitesse, toujours plus de rudesse à mesure que je croyais la posséder. 
Mais concentré à trouver de quoi l'exciter toujours plus, j'avais tant relâché ma prise, qu'elle a pu me faire basculer à la renverse et s'est précipitée dans la cuisine. Je l'ai trouvé un couteau à la main, me refoulant en arrière pour la laisser passer.

- Non... lui-ai-je dit avec certitude. Tu ne pars pas. Tu ne partiras pas sans moi.

J'ai bondi sur elle, et au moment où je lui disputais le couteau, j'ai subitement attrapé ses mains et retourné la lame contre son ventre. Le métal s'est enfoncé avec si peu de résistance que j'ai recommencé et l'est planté encore. J'ai levé alors mes yeux vers elle, pour lire dans sa stupeur ce qu'il venait de se passer. J'ai vu s'écumer les premiers bouillons rouges à ses lèvres devenues soudain si blanches et asséné une autre entaille à son ventre. Elle a flanché cette fois sur ses jambes et s'est rattrapée à mon épaule portant son autre main vers les béances irréelles. 

 Au travers de ses yeux qui mouraient lentement, elle m'a regardé obliquement. Puis un hoquet l'a renvoyée à la souffrance et à la peur qui la transperçaient de part en part. Elle s'est mise à sangloter contre moi. En réponse j'ai enfoncé à nouveau la lame dans sa chair et l'ai emmenée avec assistance s'appuyer dos au mur. Elle y a chuté lentement, et tentant à peine de la retenir, j'ai fourré ma tête sous son menton et l'ai accompagnée dans sa chute. Tous deux au sol, je lui ai dis : 

"- C'est bientôt fini ", n'envisageant pas encore ce que j'avais voulu dire. 

J'ai placé le couteau poisseux dans sa main et guidé la lame vers la partie molle au centre de mon abdomen. Sa tête ballotante s'est levée péniblement. Sa détresse était au-delà des limites de ma compréhension. C'est alors qu'un éclaire de lucidité a frappé sa pupille et j'ai senti la douleur aigre, la froideur du métal percer mon ventre. La vomissure du sang a été impossible à contenir. 
Elle m'a ouvert comme ça, plusieurs fois. Ma tête a piqué dans le creux de son épaule. J'ai entendu ses respirations courtes s'accélérer et j'ai pleurniché alors que la peur remontait le long de ma poitrine.

-Attends-moi, ai-je supplié. Attends-moi.

 Mais elle est partie. Et je me suis mis à compter les secondes où je pouvais encore respirer la fragrance de son parfum.
      




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