vendredi 4 décembre 2009

Scène 4 - Après quelques verres

Bien sûr, je suis saoule. Je toque à sa porte. Elle ne m’ouvre pas. Normal. Je réponds qu’il s’agit des pompiers, je feinte, je mens, rien que ça j’en ai du plaisir. Instiller en elle ce doute, cette culpabilité violente. Doit-elle ouvrir ? Rester sourde à l’appel ? J’aime ce silence… cette petite torture infligée. Soudain la porte s’ouvre. J’entre, certaine de mon droit. Elle, dans l’entrée, m’interroge déjà. Je ne porte pas l’uniforme. Qui-suis-je ? Il est tard. Mais pendant qu’elle m’assaille de questions, déjà je rampe sur elle, je la baise sur les lèvres. Vorace, je l’emmène, je la décharne, je lèche au hasard, cherchant la source qui devrait me calmer. Mais sa douceur m’entraine, et exacerbe rapidement la curiosité de mes papilles. Je visite les interstices, pendant qu’elle se rebiffe, qu’elle prétend ne pas aimer. Moi je sais. Je sais qu’elle aime. Tout ses frissons de désirs me parviennent et font battre mes tempes, jusqu’à l’extase. J’en veux plus, et plus encore. Je l’embrasse, je la dévore au devant, et elle ne parvient pas à comprendre, à reprendre forme indépendante. Je passe une main dans ses cheveux noirs qui déjà m’appartiennent, toute cette nuit, ils m’appartiennent. Je respire la chaleur, la sueur de la nuit montée depuis les racines, j’aime cette terre là. Acide, et boisée, dans mes narines, ce parfum est un paroxysme ; il n’y a rien d’autre à faire que le suivre. Je l’embrasse, encore, et elle ne trouve rien à dire. Elle recule et m’emmène quelque part alors que je poursuis son corps. Il me provoque. Elle s’arrête, je la bouscule et nous tombons ensemble. Je retire tout ce qui me sépare d’elle. Une chemise de nuit, frêle, relevée, enlevée, elle nue, je baise ses seins, je m’acharne, je tors, je mords, je lève, je m’obstine sur ses seins, elle gémit, et ma main déjà se plie à l’intérieur de son sexe, je vais chercher loin, toujours plus loin. Quand son bassin arrive vers moi, je n’ai pas atteint de limite, et toujours je trouve plus de profondeur, en plus de son souffle. Et puis enfin je la trouve, je la sens, au bout de mes doigts, elle monte comme une vague, comme la mer, suis-je devant la mer, suis-je devant un être de chair, oui, elle monte, c’est elle qui m’entraine maintenant, il n’y a plus de limite, plus de limite autre que sa jouissance. Je poursuis son plaisir, je ne suis rien d’autre, que ça. Un spectateur. Je suis trop saoule, toute dévouée à son bon plaisir, je suis toute accrochée à ses lèvres, à la vibration de son corps, de ses gémissements, je faiblis, et je jouis. Elle, doucement, arrive sur moi, comme la dernière heure, elle s’évapore, puis m’enlace. Un baiser sur la nuit.

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